Colloque de l’emploi saisonnier au Québec : entre bonnes pratiques et innovation

Le 28 mars dernier avait lieu le Colloque sur l’emploi saisonnier, dans la belle région de Québec, à Lac-Beauport. Sous le thème « Travailler au rythme des saisons :  innovations et solutions RH », un ensemble de représentants de cinq secteurs d’activités – le tourisme, la foresterie, l’agriculture, les pêcheries et l’horticulture – ont partagé et échangé sur les initiatives et meilleures pratiques mises en place pour faire face aux nombreux défis posés par l’emploi saisonnier. 

En collaboration avec le Conseil québécois des ressources humaines en tourisme (CQRHT), Isabelle de Bruyn, VP, information sur le marché du travail, RH Tourisme Canada, a présenté quelques meilleures pratiques de recrutement et de rétention d’une main-d’œuvre mixte en tourisme. Mettant de l’avant une nouvelle approche sur les différents archétypes d’employés destinée à aider les employeurs à reconnaître le type de main-d’œuvre qu’ils recherchent, et les attentes de ces individus rendus à différents stades de leur vie professionnelle et personnelle. Cette approche a été développée dans le cadre d’une recherche sur la rémunération globale et les meilleures pratiques en termes de recrutement et de fidélisation du personnel saisonnier et permanent. 

La saisonnalité, une réalité multi-sectorielle

La saisonnalité n’est pas l’apanage du secteur touristique : de nombreux autres secteurs économiques comme la foresterie ou l’agriculture, du fait de leur nature, vivent des défis similaires, parfois à des niveaux différents (compétences, provenance, multi-saisonnalité, etc.). Bien souvent, les destinations touristiques québécoises sont aussi des régions agricoles ou associées aux pêcheries par exemple. Alors, pourquoi ne pas essayer de mailler cette main-d’œuvre saisonnière dont la rareté et la transformation actuelle posent de nombreux défis en termes de gestion des entreprises? C’est ce que les représentants du Chantier sur la saisonnalité tentent de mettre en place grâce à des initiatives innovantes et projets pilotes tels que : 

  • Plateforme de partage de main-d’œuvre (tourisme) 
  • Maillage d’emplois saisonniers (tourisme) 
  • Emplois jumelés (les 5 secteurs) 
  • Programme d’Assurances collectives (agriculture) 
  • Service de recrutement et de placement agricole, en plein cœur de Montréal (agriculture) 
  • DEP rémunérés en alternance travail-études (horticulture) 
  • Activités de formation continue durant la basse saison(horticulture) 
  • Étude sur la vision, les besoins et les attentes des travailleurs forestiers manuels (foresterie) 
  • Projet pilote de recrutement international (pêcheries) 

Données sur la saisonnalité – des réalités bien définies malgré un concept parfois flou 

L’équipe de recherche de Tourisme HR Canada a également collaboré avec celle du CQRHT pour développer une fiche sur les données de l’emploi saisonnier en tourisme au Québec afin de partager avec les participants du colloques les données disponibles pour comprendre la réalité de cette partie de la main-d’œuvre. L’un des obstacles rencontrés en termes de recherches est le manque de consistance dans la définition de la saisonnalité. Le concept de saisonnalité appliqué au secteur du tourisme n’est pas une science exacte. Les données disponibles telles que collectées par Statistiques Canada en lien avec l’activité touristique (codes SCIAN associés au tourisme) et par rapport à l’emploi (Classification nationale des professions – CNP) ne se réfèrent pas toujours aux mêmes définitions de la saisonnalité ou d’un poste/emploi saisonnier. Les données qu’on retrouve dans ce support présentent donc certaines limitations à prendre en compte dans les chiffres et graphiques présentés. 

Malgré ces distorsions statistiques, quelques fait majeurs ressortent : 

  1. Le pic saisonnier estival repose majoritairement sur l’emploi dans le sous-secteur de l’hébergement, et dans une moindre proportion, dans celui des loisirs et divertissements; 
  2. Au Québec, la variation saisonnière la plus importante se situe auprès des 15 à 24 ans (+ 19%). (+11 % pour les 34-45 ans et +10% pour les 65 +); 
  3. La variation du nombre d’heures travaillées pour les pics saisonniers dans l’industrie touristique au Québec est de +12%. (Hébergement +50%, loisirs et divertissements +22%). 

Les données sur l’emploi saisonnier par secteur ainsi que les présentations et initiatives en cours sont disponibles sur le site web du colloque, dans la section documentation


Le Chantier sur la saisonnalité est représenté par : 
HortiCompétences, AGRIcarrières, Comité sectoriel de main-d’oeuvre des pêches maritimes, ForêtCompétences, Conseil québécois des ressources humaines en tourisme 

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