Menée par Statistique Canada, l’Enquête canadienne sur la population active (EPA) permet de recueillir des données normalisées sur le marché du travail et, à ce titre, est une source importante d’information sur la population en âge de travailler dans l’ensemble des provinces. Sur une base mensuelle et annuelle, RH Tourisme Canada examine les prévisions qui concernent les sous-secteurs du tourisme.
Enquête sur la population active 2022 : lente reprise pour la main-d’œuvre touristique
La COVID-19 a entraîné des répercussions néfastes et sans précédent sur l’emploi au Canada. Au plus fort de la crise du coronavirus, Statistique Canada a estimé que plus de cinq millions de Canadiens avaient perdu leur emploi ou avaient été contraints de réduire leur nombre d’heures de travail de près de 50 %. La crise a très durement touché le secteur du tourisme. En effet, avant la pandémie, plus de deux millions de Canadiens travaillaient dans ce secteur. Mais, en avril 2020, quelque 880 000 emplois avaient disparu. À la différence d’autres secteurs de l’économie, le tourisme fait face à des défis constants pour récupérer ses employés.
Puisque le tourisme est un secteur qui connaît des fluctuations saisonnières, il peut être difficile de dire, avec exactitude, si des fluctuations sont attribuables aux tendances normales de l’emploi dans ce secteur ou aux répercussions de la crise du coronavirus. C’est pour cette raison que les données de l’Enquête sur la population active sont si utiles : elles permettent de rapprocher 2022 aux années précédentes afin de dégager les tendances qui ne relèvent pas des fluctuations saisonnières de l’année courante.
Enquête sur la population active – principales constatations de 2022
Bien que l’ensemble de la population active dans tous les secteurs ait enregistré une reprise en 2021 et une augmentation en 2022, la main-d’œuvre dans le secteur du tourisme peine encore. Actuellement, celle-ci représente une part décroissante par rapport à l’ensemble de l’économie. En 2019, la main-d’œuvre dans le secteur du tourisme représentait 10,9 % de l’ensemble de la population active; cette proportion a fortement chuté en 2020, puis n’a pas cessé de s’accroître depuis, mais elle n’a atteint que 9,6 % en 2022. De même, en 2022, il y a eu une reprise de l’emploi dans tous les secteurs, mais l’emploi dans le secteur touristique (englobant les cinq sous-secteurs du tourisme) reste inférieur au taux d’avant la prépandémie. Cela signifie que les personnes qui étaient chômeurs auparavant ont choisi de travailler dans d’autres secteurs que le secteur touristique, d’où une plus grande difficulté pour les entreprises touristiques de recruter des travailleurs.
Bien qu’en 2022, on ait enregistré une augmentation de 2,7 % des emplois dans tous les secteurs par rapport à 2019, la main-d’œuvre en tourisme a diminué en 2022 de 10,3 % par rapport à 2019 (voir la figure 1). Dans l’ensemble, la population active canadienne a progressé de 2,2 % de 2019 à 2022. Cependant, la main-d’œuvre dans le secteur du tourisme a chuté de 10,4 % depuis 2019. Par rapport à 2021, la main-d’œuvre dans le secteur du tourisme a augmenté de 8,4 %.
Taux annuels moyens d’emploi, par sous-secteur
Les effets négatifs de la COVID-19 ont continué de menacer les cinq sous-secteurs du tourisme. Bien que l’emploi dans ces sous-secteurs ait été plus élevé par rapport à 2021, aucun d’entre eux n’est encore revenu au niveau de 2019 (voir figure 2).
Le sous-secteur des services de voyages a été le plus durement touché enregistrant une baisse de l’emploi de 29,0 % depuis 2019. Suit le sous-secteur de l’hébergement qui a connu une diminution de l’emploi de 24,4 % au cours de la période de 2019 à 2022.
L’emploi dans les sous-secteurs des services de restauration et du transport a chuté de 12,5 % et de 8,2 % depuis 2019, atteignant seulement 87,5 % et 91,8 % de leurs niveaux prépandémie, respectivement.
Il y a une bonne nouvelle pour le sous-secteur des loisirs et du divertissement qui a atteint 99,7 % des niveaux de 2019, ce qui représente un signe encourageant de reprise.
Taux annuels moyens d’emploi par province
Les données de l’Enquête sur la population active 2022 révèlent que la pandémie de COVID-19 a eu des répercussions sur les marchés du travail provinciaux à des degrés divers.
Comparativement à 2021, l’emploi dans l’ensemble des provinces a augmenté (voir figure 3). Au cours de la dernière année, Terre-Neuve-et-Labrador a connu la plus importante croissance de l’emploi (24,3 %) alors que le Nouveau-Brunswick a enregistré la moindre (2,1 %).
En dépit de cette croissance, aucune province n’est encore revenue aux taux d’emploi de 2019. La Nouvelle-Écosse a connu la perte d’emploi la plus importante (-13,6 %), suivie par le Québec (‑12,9 %) et la Saskatchewan (-11,0 %). La Colombie-Britannique a enregistré la plus faible perte d’emploi de toutes les provinces (-6,3 %).
Taux annuels moyens de chômage par sous-secteur
Les données sur le chômage en tourisme dressent un portrait assez trompeur de la situation du marché du travail, puisqu’elles ne tiennent pas compte de la perte massive globale de travailleurs en tourisme. En effet, bien que les taux de chômage en 2022 soient semblables à ceux de 2019, comme il a été mentionné précédemment, le bassin de travailleurs dans tous les sous-secteurs a été réduit de manière considérable.
En 2022, le taux de chômage de l’économie en général était inférieur de 0,4 point de pourcentage par rapport à celui de 2019 (5,3 %) (voir figure 4). Pour la même année, le taux de chômage en tourisme était pour sa part de 5,0 %, ce qui est inférieur de 0,2 point de pourcentage par rapport à 2019. Le taux de chômage dans la majorité des sous-secteurs du tourisme a chuté par rapport à 2019, ce qui n’a pas été le cas du sous-secteur de l’hébergement qui a enregistré une augmentation du taux de chômage de 0,2 point de pourcentage au cours de la période de 2019 à 2022. Le sous-secteur de l’hébergement a par ailleurs connu le taux de chômage le plus élevé en 2022, contrairement au sous-secteur du transport qui a enregistré le moindre à 2,3 %.
Taux annuels moyens de chômage par province
En 2022, les taux de chômage en tourisme au Manitoba (4,0 %), en Saskatchewan (4,9 %), en Alberta (4,2 %) et en Colombie-Britannique (4,1 %) étaient inférieurs à celui de l’ensemble du Canada (5,0 %) (voir figure 5).
Lorsqu’on compare le taux de chômage du secteur touristique avec celui de l’ensemble de l’économie provinciale, les taux de chômage en tourisme étaient plus élevés que le taux de chômage général dans ces cinq provinces : Île-du-Prince-Édouard (9,8 % c. 7,2 %), Nouvelle-Écosse (8,2 % c. 6,5 %), Nouveau-Brunswick (7,6 % c. 7,3 %), Québec (5,0 % c. 4,3 %), Saskatchewan (4,9 % c. 4,6 %).
Taux de chômage mensuel à l’échelle nationale (tourisme c. ensemble de la population active)
Le taux de chômage national en tourisme a chuté en février (voir figure 6), puis il a continué à baisser au cours des mois suivants. Il était à son plus bas en juillet (3,5 %), puis a augmenté dans l’ensemble de juillet à décembre.
Si on se contente de regarder le taux de chômage, le tourisme semble s’en tirer mieux que l’économie totale, car le taux de chômage en tourisme est resté en dessous du taux de chômage global de l’ensemble de l’économie. Évidemment, il ne faut pas oublier que l’une des raisons importantes à cela est que la main-d’œuvre en tourisme a considérablement diminué comparativement à 2019.
Taux de chômage annuel (tourisme c. ensemble de la population active), de 2006 à 2022
Entre 2006 et 2008, le taux de chômage dans le secteur du tourisme reflétait assez fidèlement celui de l’économie totale (voir figure 7). Mais, à compter de 2008, ces taux ont divergé. La crise financière a provoqué une hausse du taux de chômage dans tous les secteurs, mais celui du tourisme a été moins touché que l’économie en général. Au cours de la décennie qui a suivi cette crise, le taux de chômage en tourisme était, de manière constante, environ un point de pourcentage inférieur au taux de chômage général. Cette tendance a cessé brusquement en 2020. Dans l’ensemble, le taux de chômage a bondi à 9,5 % (un taux plus élevé que celui enregistré en pleine crise financière), alors que celui pour le tourisme a grimpé encore plus, pour atteindre 16,6 %. Dans la plupart des provinces, les taux de chômage en tourisme étaient sans précédent.
En 2022, les taux de chômage de l’économie dans son ensemble et en tourisme ont chuté, atteignant un niveau généralement inférieur que par le passé. Le taux de chômage en tourisme était plus élevé que celui de l’économie de la province en général dans ces cinq provinces : Île-du-Prince-Édouard (9,8 % c. 7,2 %), Nouvelle-Écosse (8,2 % c. 6,5 %), Nouveau-Brunswick (7,6 % c. 7,3 %), Québec (5,0 % c. 4,3 %), Saskatchewan (4,9 % c. 4,6 %).
Pour obtenir d’autres renseignements, veuillez consulter notre site Web : https://tourismhr.ca/labour-market-information/tourism-labour-force-survey/
Source
Les données présentées ci-dessus sont extraites de l’EPA de Statistique Canada. Elles mettent en évidence les taux de chômage dans le secteur du tourisme au Canada, par province et par sous-secteur. Toutes les données susmentionnées sont non désaisonnalisées afin de permettre la comparaison entre le secteur du tourisme et l’économie en général. Par conséquent, les données relatives à la population active du Canada et exprimées en mois et années sont différentes des données publiées qui sont généralement saisonnalisées.
Statistique Canada a apporté des changements aux données de l’EPA dont se sert RH Tourisme Canada pour établir ses rapports sur le marché du travail. Il s’ensuit qu’il existe de légères variations entre les données publiées sur le site de Statistique Canada et celles du site de RH Tourisme Canada. Les conclusions sont pourtant les mêmes : il y a eu d’importantes pertes d’emplois.
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Vous pouvez aussi consulter les données détaillées de l’EPA par professions et régions dans l’outil Rapid reSearch, accessible sur le site emerit.ca. Créez un compte pour avoir accès à toutes les données.

Financé par le Gouvernement du Canada par le biais du Programme d’appui aux initiatives sectorielles.
Les opinions et interprétations contenues dans cette publication sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.
Source : Adapté de Statistique Canada, Enquête sur la population active (EPA). Cela ne constitue pas une approbation de ce produit par Statistique Canada.