RH Tourisme Canada communique régulièrement aux parties prenantes du tourisme de nouvelles données relatives à la main-d’œuvre. Une source importante de données est le recensement du Canada, car il comporte des informations très détaillées sur la composition démographique des personnes qui occupent des emplois dans le secteur touristique.
Nous avons publié une série de tableaux qui examinent la proportion de personnes en emploi dans le secteur touristique ayant un niveau de compétence ou de scolarité équivalent, supérieur ou inférieur au niveau attendu dans leur profession. Ces informations sont subdivisées en fonction de l’âge, du genre, du statut au Canada et des modes de travail (temps plein ou temps partiel) de la personne en emploi.
Nous proposons ci-après un aperçu de la manière de lire les tableaux et des tendances à explorer.
Que signifie le niveau de compétence?
Ces données portent sur le « niveau de compétence » des personnes en emploi dans le secteur touristique. « Niveau de compétence » fait référence au niveau de scolarité de la personne en emploi, et non à ses compétences professionnelles.
Les données sur le niveau de compétence attendu pour une profession proviennent du système de Classification nationale des professions (CNP) du gouvernement canadien. Cette base de données propose des renseignements sur des centaines de professions à travers le Canada. Ces professions sont ensuite classées par niveau de compétence et par grande catégorie professionnelle sur une structure matricielle.
Les niveaux de compétence (toujours le niveau de scolarité de la personne en emploi) sont classés par ordre alphabétique de A à D, chaque lettre désignant un niveau de scolarité généralement requis pour ce type de travail.
Les emplois de niveaux de compétence A et B nécessitent habituellement des études de niveaux postsecondaires. Les emplois de niveaux de compétence C et D nécessitent habituellement un niveau d’éducation plus faible. (La matrice de la CNP comprend également des professions liées à la gestion de niveau 0, qui sont au niveau de compétence A.)
Niveau CNP | Niveau de compétence |
0 | Gestion (niveau de compétence A) |
A | Profession généralement associée à une formation universitaire. |
B | Profession généralement associée à une formation collégiale ou un programme d’apprentissage. |
C | Profession généralement associée à une formation de niveau secondaire ou une formation spécifique à la profession, ou les deux. |
D | Profession généralement associée à une formation en cours d’emploi. |
Que démontrent les tableaux?
La matrice de la CNP indique le niveau de scolarité « généralement » requis pour exercer une profession. Cependant, de nombreuses personnes occupent des positions qui ne correspondent pas nécessairement à leur niveau de scolarité.
Grâce au recensement de 2016, RH Tourisme Canada a été en mesure de déterminer la proportion d’employés se situant au-dessous ou au-dessus du niveau de compétence « habituel » attendu pour leur profession, ou encore au niveau correspondant à leur scolarité. Les travailleurs sont classés comme étant « au-dessus du niveau de compétence requis » s’ils ont atteint un niveau d’éducation ou de formation supérieur à ce qui est nécessaire pour leur profession respective.
Par exemple, un caissier titulaire d’un doctorat serait classé au-dessus du niveau de compétence requis pour sa profession, peu importe ses compétences en tant que caissier. Parallèlement, des travailleurs classés « au-dessous du niveau de compétence requis » peuvent ne pas avoir atteint certains niveaux de formation attendus pour leur emploi tout en étant des employés compétents. Les personnes « au niveau de compétence requis » posséderaient le niveau d’éducation attendu d’une personne occupant ce poste (que ce soit un diplôme d’études secondaires ou un diplôme universitaire ou collégial) et toute formation complémentaire nécessaire à leur fonction, mais pas davantage.
Les données sont présentées pour les 38 professions incluses dans les tableaux de recensement personnalisés de RH Tourisme Canada, produits par Statistique Canada. Le niveau enregistré de scolarité des employés qui travaillent pour des établissements du secteur touristique a été comparé au classement de la matrice de la CNP. Bien que plusieurs de ces professions (p. ex., les caissiers) comprennent des personnes travaillant dans des industries non touristiques, celles-ci ne sont pas incluses dans l’analyse.
Les données du recensement ont fait une analyse encore plus fine des employés par profession et en fonction de leur âge, de leur genre, de leur statut au Canada et de leur « activité professionnelle » (c.-à-d. emploi à temps partiel ou à temps plein). On a aussi fait une analyse fine pour les 5 sous-secteurs du tourisme (voir le tableau 5 de 6).
Comment interpréter les données?
Les données sont présentées dans un ensemble de six graphiques que l’on peut faire défiler à l’aide des flèches au bas de la page. Chaque série de données est présentée sous forme de diagramme à barres horizontales et de diagramme circulaire. Le graphique 1 montre la répartition des employés se situant au-dessous du niveau requis, au-dessus du niveau requis et au niveau correspondant dans une profession, en fonction du niveau « habituel » de scolarité indiqué dans la matrice de la CNP. Les autres graphiques montrent les mêmes données, mais elles ont été croisées avec des variables supplémentaires telles que le groupe d’âge, le genre, le statut au Canada, le sous-secteur du tourisme ou l’activité professionnelle.
Dans le menu déroulant situé en haut de chaque page, on peut sélectionner une profession. La classification du niveau de compétence de la profession selon la CNP sera visible à gauche. Dans le menu déroulant, les noms de professions sont précédés d’un numéro à quatre chiffres. Ces codes numériques peuvent être saisis dans la fonction de recherche rapide sur la page Web de la CNP afin d’obtenir de plus amples informations, notamment une description générale de l’emploi, une liste de titres associés, les principales tâches, les exigences en matière de formation et d’emploi, etc.
Dans les quatre graphiques, on présente les données sur les employés selon d’autres variables démographiques. Les diagrammes à barres indiquent le pourcentage d’employés au-dessous ou au-dessous du niveau requis, ou au niveau requis pour chaque variable démographique. Les diagrammes circulaires indiquent le nombre total (ainsi que le pourcentage) d’employés à chaque niveau de compétence pour chaque variable démographique par rapport au nombre total d’employés dans la profession.
Que peut-on en conclure?
De nombreuses tendances se dégagent de l’ensemble des données. À titre d’exemple, la plupart des personnes employées en tant que pilotes, instructeurs de vol et mécaniciens de bord ont les compétences appropriées pour leur carrière respective, et cette tendance se maintient indépendamment de l’âge, du genre ou de l’activité professionnelle. Pour cette profession, les personnes avec un niveau d’éducation supérieur à celui requis sont plus fréquentes que celles qui sont sous-qualifiées.
Échantillon 1 : Niveau de compétence des pilotes, des instructeurs de vol et des mécaniciens de bord — Niveau B
En revanche, la majorité des personnes travaillant comme cuisiniers ont un niveau de scolarité inférieur à ce qui est habituel pour cette profession tel que défini par la matrice de la CNP. Là encore, cette tendance se maintient indépendamment des variables démographiques examinées, à l’exception des cuisiniers qui sont des résidents non permanents.
Échantillon 2 : Niveau de compétence des cuisiniers (par statut d’immigrant) — Niveau B
Que faut-il en retenir?
Beaucoup d’autres tendances peuvent être tirées de ces données, mais il est important de noter que les données peuvent souvent être équivoques et que de nombreux écarts potentiels existent. Comme on l’a mentionné, le niveau de compétence tel que défini par la matrice de la CNP fait référence au niveau de scolarité, et non aux compétences professionnelles.
De plus, la signification statistique des données présentées n’ayant pas été analysée, il est difficile de déterminer l’importance des différences, aussi flagrantes qu’elles puissent paraître. Souvent, des différences subtiles (et parfois pas très subtiles) dans les données sont statistiquement insignifiantes. Sans un examen plus poussé, on risque de se tromper en supposant qu’il existe une différence, par exemple, entre le niveau général de compétences des boulangers immigrés et non immigrés.
Les données disponibles sont néanmoins utiles en tant qu’indicateurs des tendances du secteur et des aspects qui méritent une analyse plus approfondie. Une tendance étonnante suscite souvent des recherches plus détaillées pour en déterminer la cause.