Menée par Statistique Canada, l’Enquête canadienne sur la population active (EPA) permet de recueillir des données normalisées sur le marché du travail et, à ce titre, est une source importante d’information sur la population en âge de travailler dans l’ensemble des provinces. Sur une base mensuelle et annuelle, RH Tourisme Canada examine les prévisions qui concernent les sous-secteurs du tourisme.
Enquête sur la population active 2023
La COVID-19 a entraîné des répercussions néfastes et sans précédent sur l’emploi au Canada. Au plus fort de la crise du coronavirus, Statistique Canada a estimé que plus de cinq millions de Canadiens avaient perdu leur emploi ou avaient été contraints de réduire leur nombre d’heures de travail de près de 50 %. La crise a très durement touché le secteur du tourisme. En effet, avant la pandémie, plus de deux millions de Canadiens travaillaient dans ce secteur. Mais, en avril 2020, quelque 880 000 emplois avaient disparu. À la différence d’autres secteurs de l’économie, le tourisme fait face à des défis constants pour récupérer ses employés.
Puisque le tourisme est un secteur qui connaît des fluctuations saisonnières, il peut être difficile de dire, avec exactitude, si des fluctuations sont attribuables aux tendances normales de l’emploi dans ce secteur ou aux répercussions de la crise du coronavirus. C’est pour cette raison que les données de l’Enquête sur la population active sont si utiles : elles permettent de comparer 2023 aux années précédentes afin de dégager les tendances qui ne relèvent pas des fluctuations saisonnières de l’année courante.
Enquête sur la population active – principales constatations pour l’année 2023
Bien que l’ensemble de la population active dans tous les secteurs ait enregistré une reprise en 2021 et une augmentation en 2022 et en 2023, la main-d’œuvre dans le secteur du tourisme peine encore à retrouver son équilibre. Actuellement, celle-ci représente une part décroissante par rapport à l’ensemble de l’économie. En 2019, la main-d’œuvre dans le secteur du tourisme représentait 10,9 % de l’ensemble de la population active; cette proportion a fortement chuté en 2020, puis n’a pas cessé de s’accroître depuis, mais elle n’a atteint que 10 % en 2023. On constate également une reprise de l’emploi dans tous les secteurs en 2023, mais l’emploi dans l’ensemble du secteur touristique (englobant ses cinq sous-secteurs) reste inférieur au taux prépandémique. Cela signifie que les personnes qui étaient au chômage auparavant ont choisi de travailler dans d’autres secteurs que le secteur touristique, d’où une plus grande difficulté pour les entreprises touristiques de recruter des travailleurs.
- Bien qu’on ait enregistré une augmentation de 5,9 % des emplois dans tous les sous-secteurs en 2023 par rapport à 2019, la main-d’œuvre en tourisme a diminué de 3,8 % en 2023 par rapport à 2019.
- Dans l’ensemble, la population active canadienne a progressé de 5,6 % de 2019 à 2023. Cependant, la main-d’œuvre dans le secteur du tourisme a chuté de 4 % depuis 2019.
Taux annuels moyens d’emploi, par sous-secteur
Les effets négatifs de la COVID-19 ont continué de menacer trois des cinq sous-secteurs du tourisme, à savoir l’hébergement, la restauration et les services de voyages. Bien que l’emploi dans ces sous-secteurs ait été plus élevé par rapport à 2022, aucun d’entre eux n’est encore revenu au niveau de 2019. À l’inverse, l’emploi dans le sous-secteur des loisirs et du divertissement, ainsi que dans celui du transport, s’est rétabli.
Le sous-secteur des services de voyages a été le plus durement touché, enregistrant une baisse de l’emploi de 28,2 % depuis 2019. Suit le sous-secteur de l’hébergement qui a connu une diminution de l’emploi de 16,4 % au cours de la période de 2019 à 2023. L’emploi dans le sous-secteur de la restauration a lui chuté de 7 %.
Taux annuels moyens d’emploi par province
Les données de l’Enquête sur la population active 2023 révèlent que la pandémie de COVID-19 a eu des répercussions sur les marchés du travail provinciaux à des degrés divers.
Comparativement à 2022, l’emploi dans l’ensemble des provinces a augmenté. La Nouvelle-Écosse a connu la plus importante croissance de l’emploi (16 %), alors que la Saskatchewan a enregistré la moindre (1,4 %) au cours de la dernière année.
En dépit de cette croissance, aucune province n’a retrouvé les taux d’emploi de 2019. La Saskatchewan a connu la perte d’emploi la plus importante (-12,7 %) par rapport à l’époque prépandémique, suivie de Terre-Neuve-et-Labrador (-9,2 %) et du Manitoba (8,6 %). La Colombie-Britannique et l’Alberta ont enregistré la plus faible perte d’emploi de toutes les provinces (-1 %).
Taux annuels moyens de chômage par sous-secteur
Les données sur le chômage dans le secteur du tourisme brossent un portrait assez trompeur de la situation du marché du travail, puisqu’elles ne tiennent pas compte de la perte massive globale de travailleurs dans ce même secteur. En effet, bien que les taux de chômage en 2023 soient semblables à ceux de 2019, comme il a été mentionné précédemment, le bassin de travailleurs dans tous les sous-secteurs a été réduit de manière considérable. En 2019, le taux de chômage de 5,4 % représentait 2 223 600 personnes. En 2023, ce même taux de 5,3 % représentaient 2 135 700 personnes.
En 2023, le taux de chômage de l’économie en général était inférieur de 0,3 point de pourcentage par rapport à celui de 2019 (5,4 %). Pour la même année, le taux de chômage en tourisme était pour sa part de 5,3 %, ce qui est inférieur de 0,1 point de pourcentage par rapport à 2019. Les taux de chômage attribués aux sous-secteurs de l’hébergement et de la restauration ont diminué par rapport à 2019, tandis que les taux d’emploi dans le secteur des loisirs et du divertissement ont augmenté de 0,1 point de pourcentage de 2019 à 2023. Le sous-secteur des loisirs et du divertissement a également affiché le taux de chômage le plus élevé en 2023, tandis que le sous-secteur du transport a affiché le taux le plus bas, à 2,7 %, soit le même taux d’emploi qu’en 2019. Il est à noter que les données sont limitées pour les services de voyages, de sorte qu’il n’est pas possible de faire des comparaisons d’une année à l’autre pour ce sous-secteur.
Taux annuels moyens de chômage par province
En 2023, les taux de chômage en tourisme au Québec (4,7 %), au Manitoba (5,2 %) et en Colombie-Britannique (4,9 %) étaient inférieurs à ceux de l’ensemble du Canada (5,3 %).
Lorsqu’on compare le taux de chômage du secteur touristique avec celui de l’ensemble de l’économie provinciale, ces derniers étaient plus élevés que le taux de chômage général dans ces six provinces : Île-du-Prince-Édouard (7,3 % c. 10,9 %), Nouvelle-Écosse (6,3 % c. 7,7 %), Nouveau-Brunswick (6,6 % c. 9,3 %), Québec (4,5 % c. 4,7 %), Manitoba (4.8 % c. 5.2 %) et Saskatchewan (4,8 % c. 5,7 %).
Taux de chômage mensuel à l’échelle nationale (tourisme c. ensemble de la population active)
Le taux de chômage national en tourisme a chuté en février, puis il a continué à baisser au cours des mois suivants. Il était à son plus bas en juillet (4,5 %), puis a augmenté dans l’ensemble de juillet à décembre.
Si on se contente de regarder le taux de chômage, le tourisme semble s’en tirer mieux que l’économie totale, car le taux de chômage en tourisme est resté en dessous du taux de chômage global de l’ensemble de l’économie. Évidemment, il ne faut pas oublier que l’une des raisons importantes à cela est que la main-d’œuvre en tourisme a considérablement diminué comparativement à 2019.
Taux de chômage annuel (tourisme c. ensemble de la population active), de 2006 à 2023
Entre 2005 et 2008, le taux de chômage dans le secteur du tourisme reflétait assez fidèlement celui de l’économie totale. Mais, à compter de 2008, ces taux ont divergé. La crise financière a provoqué une hausse du taux de chômage dans tous les secteurs, mais celui du tourisme a été moins touché que l’économie en général. Au cours de la décennie qui a suivi cette crise, le taux de chômage en tourisme était, de manière constante, environ un point de pourcentage inférieur au taux de chômage général. Cette tendance a cessé brusquement en 2020. Dans l’ensemble, le taux de chômage a bondi à 9,7 % (un taux plus élevé que celui enregistré en pleine crise financière), alors que celui pour le tourisme a grimpé encore plus, pour atteindre 17,2 %. Dans la plupart des provinces, le taux de chômage enregistré pour le secteur du tourisme était sans précédent.
En 2023, les taux de chômage de l’ensemble de l’économie et du secteur du tourisme sont demeurés relativement stables par rapport à 2022, et ces taux étaient généralement inférieurs aux niveaux historiques.
Pour obtenir d’autres renseignements, veuillez consulter notre site Web : https://tourismhr.ca/labour-market-information/tourism-labour-force-survey/
Source
Les données présentées ci-dessus sont extraites de l’EPA de Statistique Canada. Elles mettent en évidence les taux de chômage dans le secteur du tourisme au Canada, par province et par sous-secteur. Toutes les données susmentionnées sont non désaisonnalisées afin de permettre la comparaison entre le secteur du tourisme et l’économie en général. Par conséquent, les données relatives à la population active du Canada et exprimées en mois et années sont différentes des données publiées qui sont généralement saisonnalisées.
Statistique Canada a apporté des changements aux données de l’EPA dont se sert RH Tourisme Canada pour établir ses rapports sur le marché du travail. Il s’ensuit qu’il existe de légères variations entre les données publiées sur le site de Statistique Canada et celles du site de RH Tourisme Canada. Les conclusions sont pourtant les mêmes : il y a eu d’importantes pertes d’emplois.
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Financé par le Gouvernement du Canada par le biais du Programme d’appui aux initiatives sectorielles.
Les opinions et interprétations contenues dans cette publication sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.
Source : Adapté de Statistique Canada, Enquête sur la population active (EPA). Cela ne constitue pas une approbation de ce produit par Statistique Canada.