Sondage sur l’intelligence d’affaires

Afin de rester informé des besoins du marché du travail et de la situation des entreprises alors que le secteur du tourisme se stabilise dans une nouvelle normalité postpandémique, Tourisme RH Canada a mené une série d’enquêtes de veille stratégique, grâce au financement d’Emploi et Développement social Canada (EDSC).

Ce rapport de recherche est le dernier volet d’une série de cinq, qui a fourni au cours des trois dernières années des données pertinentes sur les conditions d’exploitation des entreprises touristiques dans l’ensemble du Canada.  Pour ce sondage, 350 entreprises ont été interrogées par téléphone entre le 18 juillet et le 13 août 2024.

Vous trouverez sur cette page quelques points saillants du rapport complet, qui est disponible ci-dessous.

Principales observations comparatives : La conjoncture commence à se stabiliser

Au cours des trois dernières années, les entreprises ont fait état d’une amélioration générale des conditions de recrutement et de maintien en emploi :

  • En août 2024, les postes vacants étaient nettement moins nombreuses dans l’ensemble du secteur que lors des enquêtes précédentes, 22º% des entreprises déclarant actuellement des postes non pourvus (contre environ 40º% depuis septembre 2022).
  • Le nombre d’entreprises signalant des difficultés de recrutement est également à son point le plus bas de la série, se situant actuellement à 40º% (contre 64º% en août 2023).
  • Les entreprises sont également moins nombreuses à signaler des difficultés de fidélisation (26º% actuellement, contre 38º% l’année dernière).

Bien que le nombre d’entreprises confrontées à des difficultés de main-d’œuvre soit resté plus élevé que ce que nous aurions idéalement souhaité, le fait qu’il ait diminué de manière significative constitue une évolution importante.  Cela peut indiquer que les conditions du marché du travail se rapprochent de celles qui prévalaient avant la pandémie, ou que les entreprises ont appris à travailler plus efficacement avec des effectifs réduits.

  • Environ 39º% des personnes interrogées ont déclaré que les questions liées au travail avaient constitué un problème au cours des quatre derniers mois, ce qui est nettement moins qu’en août 2023 (61º%).
  • Les problèmes d’emploi continuent d’avoir un impact sur la recherche d’employés qualifiés et fiables pour 36º% des personnes interrogées, ce qui est également nettement moins qu’en août 2023 (53º%).

Les rapports faisant état d’une amélioration de la conjoncture ont commencé à diminuer depuis l’année dernière (28º% en août 2024, 41º% en août 2023), mais cela est prévisible : plus le secteur est avancé sur la voie de la reprise, plus le rythme de progrès se ralentira.

  • L’augmentation des coûts de production non liés à la main-d’œuvre (64º%) et la faiblesse de la conjoncture économique (51º%) sont les deux défis commerciaux les plus fréquemment cités, suivis par les problèmes de main-d’œuvre (39º%).

Une nouvelle question posée dans cette enquête portait sur l’utilisation de l’IA dans les entreprises touristiques.

  • Seules 25º% des entreprises interrogées utilisent des outils d’IA au moins une fois par mois, 59º% d’entre elles déclarant n’utiliser aucun outil d’IA. Les entreprises du sous-secteur des services de voyage sont les plus susceptibles (45º%) d’utiliser régulièrement des technologies et des outils d’IA que les autres sous-secteurs.
  • Les tâches les plus courantes prises en charge par les outils d’IA sont la génération de contenu marketing original ou personnalisé (35 %) et la traduction de documents (32º%). Les autres tâches pour lesquelles les outils d’IA sont fréquemment utilisés sont l’automatisation des tâches routinières liées aux clients, telles que l’enregistrement ou le départ et la réservation (26º%), et la réalisation de recherches, telles que les tendances marketing (25º%).

Stratégies de recrutement et de fidélisation

Alors que les pressions sur le marché du travail se sont atténuées dans l’ensemble de l’économie, le taux d’entreprises touristiques déclarant utiliser des stratégies de recrutement ciblées pour recruter dans des bassins de talents sous-représentés a commencé à diminuer.  En avril 2023, les entreprises étaient environ deux fois plus susceptibles de cibler le recrutement sur les membres des minorités visibles, les personnes handicapées et les membres de la communauté 2SLGBTQ qu’elles ne l’étaient en août 2024.  Bien qu’il s’agisse dans un certain sens d’une réaction naturelle à l’amélioration des conditions de travail, il est important que le secteur du tourisme ne perde pas de vue l’importance et la valeur à long terme de cultiver des réseaux de talents à travers des bassins de talents diversifiés.

Les médias sociaux et les services d’offres d’emploi en ligne sont restés les principaux moyens de diffusion des offres d’emploi dans l’ensemble du secteur, et la plupart des entreprises de tous les groupes d’industrie ont déclaré avoir amélioré leurs offres de rémunération (salaires, avantages et autres incitations) en tant que stratégie de fidélisation.

Environ 77º% des entreprises n’ont actuellement recours à aucun programme d’immigration à court terme pour répondre à leurs besoins en personnel, les taux d’utilisation de ces programmes ayant diminué depuis l’année dernière.  Le programme le plus couramment utilisé est le programme des travailleurs étrangers temporaires (8º%), tandis que 7º% des entreprises font appel à des étudiants étrangers déjà présents dans leur communauté.  Bien que ces deux options restent viables en principe, dans la pratique, le gouvernement a récemment réduit les allocations supplémentaires introduites à la suite de la pandémie, de sorte que l’investissement dans les réserves de talents locaux reste une stratégie importante dans tout le secteur, en particulier dans les grands centres urbains.

La formation des salariés est restée largement inchangée par rapport à l’année dernière.  Seuls 21º% environ ont augmenté la formation qu’ils dispensent, et il est intéressant de noter que l’augmentation globale de la demande de formation a dépassé l’augmentation déclarée du budget consacré à la formation.  La productivité étant de plus en plus au cœur des discussions sur la main-d’œuvre dans les années à venir, le maintien de la formation du personnel sera la clé du succès de l’entreprise.

Regarder de plus près : l’hébergement

Au total, 115 entreprises du secteur de l’hébergement ont participé à l’enquête.  Environ 64º% de ces entreprises comptaient entre 1 et 19 employés ; 17º% n’avaient aucun employé (c’est-à-dire qu’elles n’avaient aucune masse salariale) : elles pouvaient avoir recours à des travailleurs contractuels ou compter sur des membres de leur famille) ; et 17º% comptaient entre 20 et 99 employés.  La grande majorité des entreprises interrogées (83º%) sont ouvertes depuis plus de 10 ans, 37º% d’entre elles étant saisonnières et 63º% fonctionnant toute l’année.

  • 19º% des entreprises interrogées ont déclaré des postes vacants.
  • 42º% ont fait état de difficultés à recruter des travailleurs et 28º% ont signalé des difficultés à les fidéliser.
  • Les emplois les plus difficiles à pourvoir et à conserver sont les emplois d’entretien ménager et de maintenance.

Examen plus approfondi des services de restauration

Seuls 27 répondants à l’enquête provenaient des services de restauration, ce qui représente une légère diminution par rapport aux précédentes éditions de l’enquête ; cela limite quelque peu la généralisation des résultats, mais n’invalide pas les résultats spécifiques à ces répondants.  La plupart des entreprises avaient entre 1 et 19 employés (74%), tandis que 26º% avaient entre 20 et 99 employés.  Une forte majorité (74º%) était ouverte depuis plus de 10 ans.  Seuls 19º% d’entre eux fonctionnaient de manière saisonnière et 81º% tout au long de l’année.

  • 25º% des personnes interrogées ont fait état de postes vacants.
  • 56º% ont fait état de difficultés à recruter des travailleurs et 37º% de difficultés à les fidéliser.
  • Les postes les plus difficiles à pourvoir et à conserver sont ceux du personnel de service et de la préparation des aliments.

Examen plus approfondi des loisirs et divertissements

Les 110 répondants appartenaient à la catégorie très large des loisirs et divertissements.  Environ 70º% d’entre eux employaient entre 1 et 19 personnes, 20º% employaient entre 20 et 99 personnes et 5º% n’employaient personne.  Presque tous les répondants (94º%) sont ouverts depuis plus d’un an, dont 43º% de manière saisonnière et 57º% tout au long de l’année.

  • 22º% des personnes interrogées ont fait état de postes vacants.
  • 40º% ont fait état de difficultés à recruter des travailleurs et 26 % de difficultés à les fidéliser.
  • Les postes les plus difficiles à pourvoir et à conserver sont ceux du service à la clientèle/de la vente et les postes d’encadrement de première ligne.

Examen plus approfondi des transports

Comme pour les services de restauration, le nombre de répondants du secteur des transports est faible (37), mais il est néanmoins important de comprendre les pressions subies par ces employeurs.   Près de la moitié des entreprises (49º%) comptent entre 1 et 19 employés, 24º% entre 20 et 99 employés et 22º% n’ont aucun employé sur leur liste de paie.  La grande majorité des entreprises (86º%) étaient en activité depuis plus de 10 ans, 30º% d’entre elles fonctionnant de manière saisonnière et 70º% fonctionnant toute l’année.

  • 24º% des personnes interrogées ont fait état de postes vacants.
  • 32º% ont fait état de difficultés à recruter des travailleurs et 24º% de difficultés à les fidéliser.

Les professions les plus difficiles à pourvoir et à conserver sont celles de conducteur et de mécanicien

Examen plus approfondi des services de voyage

Quarante-quatre personnes ont répondu à l’enquête dans le secteur des services de voyage, qui comprend les agences de voyage et les voyagistes.  Environ 64º% des entreprises comptaient entre 1 et 19 employés, 25º% n’avaient aucun employé rémunéré et 7º% comptaient entre 10 et 99 employés.  La grande majorité des entreprises (86º%) étaient en activité depuis plus de 10 ans, 5º% seulement fonctionnant de manière saisonnière et les 95º% restants tout au long de l’année.

  • 27º% des personnes interrogées ont fait état de postes vacants.
  • 36º% ont fait état de difficultés à recruter des travailleurs et 14º% de difficultés à les fidéliser.
  • Les professions les plus difficiles à pourvoir et à conserver sont celles d’agent de voyage et d’organisateur de voyages.

Perspectives stratégiques

Le marché du travail dans le secteur du tourisme restera tendu dans un avenir prévisible, et le développement de stratégies de recrutement qui créent un attachement au secteur à long terme sera essentiel pour maintenir les niveaux de personnel qui permettront aux entreprises de prospérer dans les années à venir.  Continuer à établir des relations de confiance avec des talents issus de communautés et de groupes divers – en particulier ceux qui ont été historiquement marginalisés, sous-employés ou autrement exclus de la main-d’œuvre – permettra au secteur de rester fort, pertinent et ancré localement.  Il s’agit notamment d’établir des liens avec les autochtones, les personnes racialisées, les personnes handicapées, les personnes âgées et les membres de la communauté 2SLGBT.

Dans un contexte où des revirements en matière d’immigration continuent d’être annoncés et que ces changements commencent à avoir un impact direct sur les entreprises touristiques, il devient d’autant plus important d’entrer en contact avec les talents internationaux qui se trouvent déjà dans le pays.  Les étudiants internationaux, les personnes qui explorent le Canada dans le cadre des programmes de visa vacances-travail, ainsi que les réfugiés, les demandeurs d’asile et les personnes déplacées font partie des personnes qui peuvent légalement travailler au Canada sans que les employeurs aient à assumer de charges administratives supplémentaires. Ces personnes apportent également une richesse d’expérience et d’expertise qui peut avoir un impact direct sur les entreprises touristiques dans les communautés où ils vivent.

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Financé par le gouvernement du Canada

Les opinions et interprétations présentées dans ce document sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.

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