La dynamique se poursuit dans l’emploi touristique.
Malgré les vents contraires de l’économie et l’incertitude commerciale, la demande touristique intérieure est restée forte en juin, permettant au marché du travail touristique[1] de maintenir son élan amorcé en mai. La main-d’œuvre et l’emploi dans le secteur touristique ont augmenté par rapport à mai, tandis que le chômage a légèrement diminué[2] . Ces tendances reflètent les variations d’une année à l’autre par rapport à juin 2024 et, dans une moindre mesure, par rapport à juin 2019.
Main-d’œuvre touristique | Juin 2025 | 2 317 900 |
Nombre de personnes occupées ou sans emploi (à la recherche active d’un emploi depuis moins d’un an) | Mois dernier | 2 272 200 |
L’année dernière | 2 286 700 |
Emploi dans le secteur du tourisme | Juin 2025 | 2 197 400 |
Nombre de personnes occupant un emploi | Mois dernier | 2 138 200 |
L’année dernière | 2 145 100 |
En ce qui concerne les secteurs associés, la plupart des secteurs ont enregistré des gains par rapport à mai, avec une plus grande variabilité sur des périodes plus longues. Bien que le secteur dans son ensemble ait dépassé les niveaux prépandémiques, cet agrégat masque des différences substantielles pour les secteurs associés.
Le tableau 1 présente un aperçu du rendement de chaque secteur associé en ce qui concerne la main-d’œuvre, l’emploi et le chômage, par rapport à mai 2025 [variation mensuelle], juin 2024 [variation annuelle] et juin 2019 comme référence prépandémique. Les petites flèches représentent des variations de moins de 1 % (ou d’un point de pourcentage, dans le cas du chômage).

Le secteur a généralement enregistré des gains à partir de mai, ce qui correspond aux tendances saisonnières observées dans le passé. La plupart des secteurs associés étaient en meilleure posture qu’à la même période l’an dernier, bien que la restauration et le transport aient tous deux perdu du terrain sur le plan de la main-d’œuvre et de l’emploi. Les gains nets enregistrés dans l’ensemble du secteur depuis 2019 sont entièrement attribuables à la très forte performance des loisirs et divertissements et du transport, où la croissance a compensé les pertes subies dans d’autres secteurs.
Les services de voyage demeurent une variable imprévisible dans les données de l’Enquête sur la population active (EPA), en raison de leur taille relativement modeste par rapport à l’ensemble du secteur touristique et de la façon dont l’EPA échantillonne la population. Le présent rapport inclut les chiffres déclarés pour ce groupe de secteurs associés, mais les lecteurs doivent interpréter avec prudence les variations importantes à court terme.
Secteur du tourisme
Le secteur a enregistré 45 000 nouvelles inscriptions dans la main-d’œuvre (+ 2 %) et près de 60 000 embauches (+ 3 %), portant le nombre total d’emplois à un peu moins de 2,2 millions (voir le tableau 2). Tant en termes de main-d’œuvre que d’emploi, le tourisme a dépassé les niveaux de 2024 et 2019.

Le taux de chômage dans le secteur du tourisme s’établissait à 5,2 %, soit environ 1,3 point de pourcentage de moins que la moyenne nationale pour l’ensemble de l’économie (6,5 %, calculée à partir de données non désaisonnalisées).
En juin, le secteur touristique représentait environ 10 % de la main-d’œuvre canadienne et 10 % de l’emploi (tableau 3), et 9,6 % de la main-d’œuvre totale du Canada était employée dans un secteur associé au tourisme.

Emploi à temps partiel et à temps plein
La part de l’emploi à temps partiel dans le tourisme fournit une perspective utile sur la stabilité de la main-d’œuvre touristique. De mai à juin de cette année, on a observé une légère baisse globale du travail à temps partiel (figure 1), qui reflète probablement le passage de certains travailleurs à temps partiel à des emplois à temps plein, ainsi que l’embauche de nouveaux travailleurs à temps plein alors que le tourisme entrait dans sa période estivale de forte activité.
Ce passage global à des emplois à temps plein est le résultat net d’une évolution dans le même sens dans les secteurs de l’hébergement, des loisirs et divertissements et des services de voyage, compensée par une augmentation du travail à temps partiel dans les transports et la restauration. Depuis juin 2019, on observe une tendance générale à l’augmentation du travail à temps partiel, sauf dans les secteurs de l’hébergement et des services de voyage, qui ont tous deux enregistré une baisse du travail à temps partiel (nettement plus importante dans l’hébergement que dans les services de voyage).

Heures travaillées
Un autre indicateur utile pour évaluer la stabilité de la main-d’œuvre touristique consiste à examiner le nombre total d’heures travaillées, car cet indice est plus sensible aux variations à court terme de la demande que les chiffres bruts de l’emploi. Lorsque la demande des clients augmente, il est plus rapide et plus facile pour les employeurs d’augmenter les heures de travail de leur personnel existant que d’augmenter leurs effectifs ; les variations à plus long terme de la demande auront une incidence sur les effectifs, mais seulement lorsque les exploitants seront convaincus que les conditions persisteront.
La figure 2 donne un aperçu des heures travaillées dans le secteur du tourisme en juin 2025, en mai 2025 et au cours des trois dernières années. La ligne pointillée représente la base de référence prépandémique de 2019.

En juin 2025, le nombre d’heures travaillées dans le secteur du tourisme a augmenté par rapport à mai (+4,3 %), une hausse légèrement supérieure à celle de l’emploi (voir tableau 2 ci-dessus), ce qui explique l’augmentation du travail à temps plein (figure 1). Une augmentation a également été observée par rapport à l’année dernière, poursuivant la tendance générale de croissance d’une année sur l’autre, bien que le chiffre de juin 2025 reste inférieur d’environ 4 % à celui de 2019.
Si l’on examine les données par secteur associé (figure 3, qui couvre les données annuelles de juin depuis 2019), la plupart des secteurs ont enregistré une augmentation du nombre d’heures travaillées par rapport à 2024. Seul le secteur associé des transports a dépassé les niveaux de 2019 (+1,4 %), bien que cela représente également une baisse par rapport à l’année dernière. Le groupe d’industrie du transport comprend les travailleurs des transports urbains, les chauffeurs d’autobus scolaires et les chauffeurs de covoiturage (qui travaillent à leur compte), de sorte que ce chiffre peut être particulièrement dépendant de facteurs sociaux externes et sensible à une variation saisonnière légèrement différente de celle de certains autres secteurs.

Gros plan sur le secteur associé de l’hébergement
Le secteur associé de l’hébergement a connu une reprise lente après la pandémie, même si la situation s’est améliorée ces derniers mois. En juin 2025, près de 17 000 personnes ont trouvé un emploi dans ce secteur, soit une augmentation d’environ 10 % par rapport à mai 2025 et d’environ 15 % par rapport à juin 2024 (tableau 4).
Le nombre de chômeurs dans ce secteur a également augmenté par rapport à mai, mais cette augmentation était proportionnelle à la hausse de la main-d’œuvre, de sorte que le taux de chômage est resté stable à 7 %. La main-d’œuvre et l’emploi affichaient tous deux un déficit de 20 000 personnes par rapport au critère de référence de juin 2019.

Gros plan sur le secteur associé de la restauration
Le secteur associé de la restauration était le plus important en termes d’emploi dans le secteur du tourisme, avec plus d’un million de personnes dans sa main-d’œuvre en juin et un peu moins de 975 000 personnes occupées (tableau 5). Malgré une légère augmentation de la main-d’œuvre et de l’emploi par rapport à mai, le secteur est demeuré en deçà des niveaux de l’an dernier. En juin, le taux de chômage était inférieur à la moyenne des 12 derniers mois, ce qui indique un marché du travail généralement serré.

Gros plan sur le secteur associé des loisirs et divertissements
Les loisirs et les divertissements ont affiché une croissance assez constante au cours de la dernière année, dans les limites des variations saisonnières habituelles, et juin 2025 n’a pas fait exception. La main-d’œuvre a atteint près de 700 000 personnes, et plus de 25 000 personnes ont intégré le marché du travail depuis mai (tableau 6). La croissance par rapport à l’année dernière a été encore plus forte, et l’emploi dans le secteur a connu une augmentation nette de plus de 75 000 personnes depuis juin 2019. Le taux de chômage en juin était inférieur d’environ 1 point de pourcentage à celui de mai.

Gros plan sur un secteur associé : le transport
Bien que le transport soit l’un des secteurs associés qui a régulièrement dépassé les niveaux d’emploi de 2019 au cours de la dernière année, le mois de juin s’est avéré difficile. La main-d’œuvre a diminué de 2,7 % par rapport à mai, et l’emploi a également reculé de 1,6 % (tableau 7); les deux indices sont également restés inférieurs aux niveaux de juin 2024. Le nombre de personnes ayant quitté la main-d’œuvre a dépassé celui des personnes ayant perdu leur emploi, ce qui a fait baisser le taux de chômage à 1,7 %.
Cette variation peut s’expliquer en partie par des facteurs saisonniers, certains exploitants, notamment les chauffeurs, ayant repris du travail dans d’autres secteurs à la fin de l’année scolaire. La baisse par rapport à l’année dernière suggère toutefois qu’un phénomène plus structurel pourrait être à l’œuvre, même s’il faudra attendre quelques données supplémentaires pour avoir une idée plus précise de l’évolution des tendances sur le marché du travail.

Gros plan sur le secteur associé des services de voyage
Comme nous l’avons déjà mentionné, les données sur les services de voyage ne sont pas toujours fiables. Elles sont sujettes à la suppression de données par Statistique Canada, et les méthodes d’échantillonnage utilisées dans l’EPA peuvent fausser l’ampleur de certaines variations lorsque les réponses individuelles sont extrapolées pour refléter les tendances au niveau de la population. Lorsque les tendances sont plus cohérentes, comme dans le cas de la diminution globale de l’emploi dans le secteur par rapport aux niveaux prépandémiques, nous pouvons avoir davantage confiance dans les données.
Le secteur est resté pratiquement inchangé par rapport au mois dernier (tableau 8) et semble avoir connu une croissance au cours de l’année dernière, bien que l’échantillon soit trop petit pour que ces chiffres soient fiables. L’emploi et la main-d’œuvre sont restés inférieurs d’environ 36 % aux niveaux de 2019.

Perspectives provinciales
L’économie canadienne est marquée par des différences régionales prononcées, et cela est particulièrement vrai dans le secteur du tourisme. La figure 4 présente une comparaison des taux de chômage provinciaux, pour le secteur du tourisme en particulier, et pour l’ensemble de la main-d’œuvre (c’est-à-dire tous les secteurs et toutes les industries).
Dans la plupart des provinces, les taux de chômage dans le secteur touristique étaient inférieurs à ceux de l’ensemble de la main-d’œuvre, sauf au Manitoba, en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador. Cette tendance n’est pas rare dans la région de l’Atlantique, où la hausse estivale peut commencer un peu plus tard que dans d’autres régions. Elle n’est toutefois pas particulièrement caractéristique du Manitoba, et il est probable que les incendies de forêt qui ont ravagé une grande partie de la province ont eu des répercussions sur l’emploi dans les entreprises touristiques. En juin, les taux de chômage dans le secteur touristique les plus élevés au niveau provincial ont été enregistrés à l’Île-du-Prince-Édouard (12,4 %) et à Terre-Neuve-et-Labrador (10,4 %), tandis que les plus faibles ont été observés en Saskatchewan (3,9 %) et en Alberta (4,1 %).

Résumé provincial pour juin 2025
Les dix tableaux suivants présentent les données de juin 2025 pour les provinces, en mettant l’accent sur le tourisme et ses cinq secteurs associés. Des données comparatives sont fournies pour l’ensemble de l’économie provinciale, à titre de référence. Des estimations non désaisonnalisées sont fournies pour la main-d’œuvre, l’emploi et les heures travaillées, et la dernière ligne de chaque tableau indique la part du tourisme dans chacune de ces mesures. La part du travail à temps partiel (par opposition au travail à temps plein) est fournie, à titre d’indicateur approximatif de la composition de la main-d’œuvre, et les taux de chômage sont également indiqués.
Lorsque les données n’étaient pas disponibles, car elles avaient été supprimées par Statistique Canada, la mention « n/a » a été inscrite dans le tableau. Les trois territoires ne sont pas inclus dans les publications de l’EPA à ce niveau de détail, de sorte qu’aucune comparaison n’est possible entre les territoires et les provinces. Les provinces sont classées par ordre alphabétique.










Voir notre Veille sur la main-d’main-d’œuvre en tourisme.
[1] Selon la définition du Compte satellite du tourisme canadien. Les secteurs associés inclus dans le secteur du tourisme sont ceux qui cesseraient d’exister ou qui verraient leur niveau d’activité considérablement réduit en raison de l’absence de tourisme.
[2] SOURCE : Enquête sur la population active de Statistique Canada, tableaux personnalisés. D’après des données non désaisonnalisées recueillies pour la période du 15 au 21 juin 2025.