Le secteur du tourisme se maintient par rapport à septembre.
Le secteur du tourisme[1] en octobre 2025 a connu peu de changements par rapport au mois précédent en termes de main-d’œuvre ou d’emploi[2]. Les deux indices ont augmenté de moins d’un pour cent, ce qui correspond aux changements observés dans l’ensemble de l’économie.
Malgré les forts vents contraires économiques provoqués par les tensions commerciales persistantes avec les États-Unis, la demande pour le tourisme domestique a permis de soutenir le secteur. La croissance de la main-d’œuvre d’une année sur l’autre s’est maintenue à environ 3 % et, dans l’ensemble, le secteur a progressé d’environ 3 % par rapport à 2019, bien que cet agrégat masque des variations entre les secteurs associés.

À l’échelle des secteurs associés, l’hébergement et les services de voyage ont perdu des effectifs par rapport à septembre, tandis que les autres secteurs associés ont enregistré des gains faibles à modérés. La situation est plus cohérente par rapport à l’année dernière.
Le tableau 1 donne un aperçu des performances de chaque secteur associé en termes de main-d’œuvre, d’emploi et de chômage, par rapport à septembre 2025 [variation mensuelle], octobre 2024 [variation annuelle] et octobre 2019 comme base de référence prépandémique. Les petites flèches représentent des changements inférieurs à 1 % (ou à un point de pourcentage, dans le cas du chômage).

La croissance d’un mois sur l’autre entre septembre et octobre est globalement conforme aux tendances observées au cours des dernières années, et peut être le reflet des étudiants de l’enseignement postsecondaire qui cherchent un emploi à temps partiel pendant leur programme d’études. La reprise postpandémique continue d’être menée par les secteurs des loisirs et du divertissement et des transports, qui, à eux seuls, étaient en meilleure position qu’ils ne l’étaient en octobre 2019.
Secteur du tourisme
En octobre, le secteur du tourisme a vu l’intégration de 20 000 personnes dans la population active, portant le total à environ 2,26 millions, dont environ 2,14 millions en emploi (+16 000 par rapport à septembre) (voir tableau 2). Cette situation a entraîné une augmentation du taux de chômage, qui s’est établi à 5,1 %, affectant environ 115 000 personnes.
En octobre, le nombre de personnes travaillant dans le tourisme a augmenté d’environ 77000 par rapport à l’année dernière, et d’environ 55 000 par rapport à 2019, mais cette estimation globale masque des variations à l’échelle des secteurs associés (voir l’analyse dans les sections suivantes).

Tous secteurs confondus, le taux de chômage en octobre était de 6,3 % (calculé sur la base de données non désaisonnalisées), en baisse par rapport au taux de 6,6 % enregistré en septembre, mais toujours supérieur d’environ un point de pourcentage à celui du tourisme. L’économie dans son ensemble a vu environ 86 000 personnes entrer sur le marché du travail par rapport à septembre (tableau 3), ce qui a fait baisser les chiffres du chômage.

En octobre, l’emploi dans le secteur du tourisme représentait environ 10 % de l’emploi total au Canada, ce qui est peu différent du mois précédent ; environ 9,5 % de l’ensemble de la population active canadienne travaillait dans le secteur du tourisme.
Emploi à temps partiel et à temps plein
L’analyse de la corrélation entre le travail à temps partiel et le travail à temps plein permet de mieux comprendre les dynamiques de stabilité de la main-d’œuvre. En effet, les différents secteurs associés sont à des degrés divers dépendants du travail à temps partiel. Cependant, la réduction des heures de travail s’avère être un outil efficace pour les entreprises qui souhaitent fidéliser leur main-d’œuvre pendant les périodes de faible activité.
La figure 1 montre que le ratio global a peu changé par rapport à septembre, et qu’il est resté stable par rapport aux deux dernières années et à octobre 2019. Cette stabilité sectorielle est toutefois un peu trompeuse, l’hébergement affichant une réduction constante de la part des travailleurs à temps partiel, tandis que les loisirs et le divertissement et le transport affichent des augmentations globales. Les services de voyage ont également enregistré une hausse marquée en octobre (par rapport à septembre et aux années précédentes), mais des écarts aussi importants dans ce secteur associé peuvent être un effet de la méthode d’échantillonnage de l’Enquête sur la population active. Si cette tendance se poursuit pendant plusieurs mois, elle pourrait indiquer un changement plus systématique.

Heures travaillées
Le nombre d’heures travaillées offre une autre perspective utile sur la stabilité de la main-d’œuvre, dans la mesure où cette mesure est plus sensible aux changements à court terme de la demande touristique que les chiffres de l’emploi pris de façon isolée. Le nombre total d’heures travaillées dans le tourisme en octobre a diminué d’environ 4,5 % par rapport à septembre, ce qui est normal d’un point de vue saisonnier, mais les heures travaillées en octobre 2025 étaient supérieures d’environ 2,5 % à celles de l’année dernière, et de 1,2 % à celles de 2019. C’est la première fois que le nombre d’heures travaillées prépandémiques est dépassé.

Si l’on ventile les données en fonction des secteurs associés et qu’on les examine sur une base annuelle (figure 3), on obtient un tableau plus nuancé. Les loisirs et les divertissements ainsi que les transports sont les deux seuls secteurs associés à avoir dépassé leurs niveaux de référence prépandémiques de 2019. Les services de restauration ont connu une baisse d’environ 1,4 % par rapport à l’année dernière, tout comme les services de voyage (-14,7 %), alors que des gains ont été enregistrés en glissement annuel dans les secteurs de l’hébergement (+22,9 %), des loisirs et des divertissements (+2,7 %) et des transports (+4,6 %).
Dans de nombreux cas, le mois d’octobre 2024 s’écarte d’une augmentation par ailleurs assez monotone des heures travaillées depuis le point bas de la pandémie, ce qui suggère qu’il ne s’agit peut-être pas du meilleur critère pour examiner les tendances à plus long terme. D’une manière générale, les heures travaillées ont augmenté depuis 2020, à l’exception des services de voyage, mais comme indiqué ailleurs dans le rapport, les données relatives à ce secteur associé sont sujettes à des exagérations dans l’ampleur des changements.

Gros plan sur les secteurs associés : Hébergement
Le secteur associé de l’hébergement a enregistré des gains tout au long de l’été, mais a commencé à perdre de la main-d’œuvre à l’automne, une tendance qui s’est poursuivie en octobre (tableau 4). L’emploi a chuté à 176 000 personnes par rapport à septembre, tandis que le chômage a augmenté de 14 000 personnes, portant le taux de chômage à 7,4 %, ce qui est également légèrement supérieur à l’année dernière. La population active et l’emploi ont été plus élevés que l’année dernière, mais les deux indices ont été inférieurs à ce qu’ils étaient en 2019.

Gros plan sur les secteurs associés : Restauration
Le mois d’octobre a été marqué par une légère inversion des pertes de main-d’œuvre observées en septembre, ce qui a permis à l’emploi de remonter à 963 000 personnes (tableau 5). Le chômage a également augmenté de 5 400 personnes, portant le taux de chômage à 5,2 %. Par rapport à l’année dernière, la population active et l’emploi ont légèrement progressé, tandis que le secteur est resté inférieur d’environ 21 000 personnes aux niveaux de 2019. Le taux de chômage est resté relativement stable au cours de ces périodes.

Gros plan sur les secteurs associés : Loisirs et divertissements
Le secteur des loisirs et du divertissement, qui a perdu environ 100 000 personnes en septembre, a enregistré de légères hausses en octobre (tableau 6). L’emploi a augmenté pour atteindre 565 000, tandis que le chômage a baissé d’environ 33 000, ramenant le taux de chômage à 5,5 %. L’industrie a connu une légère hausse de l’emploi par rapport à l’année dernière (+2,5 %) et une baisse sensible du chômage (avec un taux de chômage inférieur de 2,1 points de pourcentage à celui de 2024), ainsi qu’une hausse substantielle de l’emploi par rapport à 2019 (+13,6 %).

Gros plan sur les secteurs associés : Transports
Tout comme les loisirs et le divertissement, le secteur associé des transports a connu une croissance par rapport au mois dernier, à l’année dernière et à 2019, tant au niveau de la main-d’œuvre que de l’emploi (tableau 7). Les gains par rapport à septembre étaient d’environ 4 %, les gains par rapport à l’année dernière étaient d’environ 8 % et les gains par rapport à la base de référence prépandémique étaient d’environ 14 %. Le taux de chômage a légèrement augmenté, en raison de gains plus importants dans la population active que dans l’emploi, mais il reste inférieur à celui de toute autre secteur associé du tourisme.

Gros plan sur les secteurs associés : Services de voyage
Les données relatives au secteur associé des services de voyage ne sont pas toujours fiables, principalement en raison de sa petite taille par rapport à l’échantillon de l’EPA, ce qui peut entraîner des suppressions substantielles dans les données brutes fournies par Statistique Canada. Comme il s’agit d’un plus petit groupe, il est également sujet à des variations disproportionnées d’un mois à l’autre, en particulier lorsque les données sont considérées comme des pourcentages. Les données présentées dans le tableau 8 offrent une vision d’ensemble de la situation actuelle de ce secteur associé. Toutefois, il est important de noter que ces données ne doivent pas être considérées comme la représentation de la situation à un moment précis de la main-d’œuvre et de l’emploi, mais plutôt comme un indicateur général des tendances du marché. Dans l’ensemble, le secteur industriel a connu un déclin continu en novembre, se situant nettement en dessous des niveaux de 2019 en octobre et confirmant sa tendance baissière d’un mois sur l’autre.

Perspectives provinciales
L’économie canadienne est sujette à des différences régionales prononcées, et cela est particulièrement vrai dans le secteur du tourisme. La figure 4 présente une comparaison des taux de chômage provinciaux, pour le secteur du tourisme en particulier et pour la main-d’œuvre touristique totale (c’est-à-dire comprenant tous les secteurs associés).

Le taux de chômage dans le secteur du tourisme était inférieur à celui de la population active totale dans plusieurs provinces en octobre, en particulier au Nouveau-Brunswick, où la différence était de 4,5 points de pourcentage. Le taux de chômage dans le secteur du tourisme était plus élevé que celui de l’ensemble de l’économie provinciale en Colombie-Britannique, au Québec, en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador. Il n’est pas rare que les provinces de l’Atlantique voient le taux de chômage dans le secteur du tourisme augmenter au cours de l’automne. Les taux de chômage dans le secteur du tourisme étaient les plus élevés à Terre-Neuve-et-Labrador (9,6 %) et à l’Île-du-Prince-Édouard (8,7 %), et les plus faibles en Saskatchewan (3,0 %) et au Nouveau-Brunswick (1,9 %).
Sommaires provinciaux pour octobre 2025
Les dix tableaux suivants présentent les sommaires des provinces pour septembre 2025, en mettant l’accent sur le tourisme et ses cinq secteurs associés. Des données comparatives sont fournies pour l’ensemble de l’économie provinciale à titre de critère de référence. Des données non désaisonnalisées sont fournies pour la main-d’œuvre, l’emploi et les heures travaillées, et la dernière ligne de chaque tableau indique la part du tourisme dans chacune de ces mesures. La part du travail à temps partiel (par opposition au travail à temps plein) est également fournie, en tant qu’indicateur approximatif de la composition de la main-d’œuvre, ainsi que les taux de chômage.
Lorsque les données n’étaient pas disponibles en raison de la suppression de Statistique Canada, la mention « N/A » a été inscrite dans le tableau. Les trois territoires ne sont pas inclus dans les publications de l’EPA à ce niveau de granularité, de sorte qu’aucune comparaison n’est possible entre les territoires et les provinces. Les provinces sont classées par ordre alphabétique.










Voir notre Veille sur la main-d’main-d’œuvre en tourisme.
[1] Tel que défini par le Compte satellite du tourisme canadien. Les secteurs associés au SCIAN inclus dans le secteur du tourisme qui cesseraient d’exister ou qui verraient leur niveau d’activité considérablement réduit en raison de l’absence de tourisme.
[2] SOURCE : Enquête sur la population active de Statistique Canada, tableaux personnalisés. Basé sur des données non désaisonnalisées recueillies pour la période du 12 au 18 octobre 2025.