Enquête sur la population active : aperçu de septembre 2025

En automne, le secteur du tourisme subit un léger recul, mais se maintient.

Le mois de septembre est traditionnellement marqué par une contraction de la main-d’œuvre dans le secteur du tourisme : la demande estivale est terminée et de nombreux étudiants quittent le marché du travail pour reprendre leurs études, ce qui entraîne une diminution de la main-d’œuvre et de l’emploi.

En septembre 2025, le secteur du tourisme[1] a connu la baisse attendue par rapport à août[2], bien que le chômage ait également légèrement diminué, ce qui indique que les pertes globales de main-d’œuvre ont été supérieures à celles de l’emploi. Par rapport à l’année dernière, le bilan est beaucoup plus positif, avec des gains au niveau de la main-d’œuvre et de l’emploi, et une baisse du chômage. La même tendance se retrouve au niveau des secteurs associés en septembre 2019.

Au niveau des secteurs associés de la restauration, on observe une stabilité globale par rapport au mois dernier et à l’année dernière : seuls les transports ont enregistré des gains par rapport au mois d’août, et les secteurs associés de la restauration ont subi des pertes par rapport au mois de septembre 2024.

Le tableau 1 donne un aperçu des performances de chaque secteur associé à travers la main-d’œuvre, l’emploi et le chômage, par rapport à août 2025 [variation mensuelle], septembre 2024 [variation annuelle], et septembre 2019 comme base de référence prépandémique. Les petites flèches représentent des variations inférieures à 1 % (ou à un point de pourcentage, dans le cas du chômage).

Il n’est pas rare historiquement que le transport gagne des travailleurs d’août à septembre, probablement en raison des changements dans l’emploi autour des options de transport public et scolaire à cette période de l’année. Tous les secteurs associés ont enregistré des chiffres d’emploi plus élevés que l’année dernière, tandis que seuls le transport et les loisirs et divertissements ont poursuivi leur tendance générale à afficher des gains par rapport à 2019.

Secteur du tourisme

En septembre, le secteur du tourisme employait 2,2 millions de personnes (tableau 2), soit une perte d’environ 141 000 personnes par rapport à août (-6 %), mais sa position était plus forte que l’année dernière et elle avait dépassé les niveaux de 2019. L’emploi a également diminué d’environ 5 %, s’établissant à 2,1 millions. Il y avait environ 111 000 personnes au chômage, avec un taux de chômage non désaisonnalisé de 5,0 %. La baisse du taux de chômage s’explique par le fait que davantage de personnes ont quitté la main-d’œuvre que l’emploi.

Malgré les vents contraires saisonniers, la position du tourisme par rapport à l’ensemble de l’économie n’a guère varié par rapport au mois d’août (tableau 3). Tous secteurs confondus, le taux de chômage a baissé de 10,1 % à 6,6 % (calculé sur la base de données non désaisonnalisées), mais cette baisse n’est pas due à des gains d’emploi mais plutôt à des pertes substantielles de main-d’œuvre.

La part du tourisme dans la population active canadienne totale et dans l’ensemble de l’emploi au Canada se situait toutes deux autour de 10 %, tandis que le pourcentage de la population active canadienne totale qui occupait un emploi dans le secteur du tourisme était de 9,4 % en septembre.

Emploi à temps partiel et à temps plein

Le rapport entre le travail à temps partiel et le travail à temps plein offre une perspective intéressante sur la stabilité de la main-d’œuvre, car les secteurs associés dépendent à des degrés divers du travail à temps partiel, mais la réduction des heures de travail reste un outil utile pour les entreprises afin de fidéliser leur main-d’œuvre en période de vaches maigres.

La figure 1 montre une augmentation du travail à temps partiel à partir du mois d’août dans la plupart des secteurs associés (à l’exception des services de voyage), mais par ailleurs une stabilité raisonnable au cours des dernières années et un retour aux ratios prépandémiques. L’exception concerne les services de voyage, qui ont subi l’impact extrêmement négatif de la pandémie et de la croissance des options d’organisation de voyage en ligne et en libre-service. Dans l’ensemble, cependant, cela suggère que le secteur du tourisme est en train de revenir à des modèles familiers de stabilité, même dans le contexte d’un environnement économique qui évolue rapidement.

Heures travaillées

Le nombre d’heures travaillées offre une autre perspective utile sur la stabilité de la main-d’œuvre, dans la mesure où cette mesure est plus sensible aux variations à court terme de la demande touristique que les chiffres de l’emploi pris isolément. Le nombre total d’heures travaillées en septembre a légèrement diminué par rapport à août (-4,9 %), ce qui correspond à la norme saisonnière, mais a augmenté par rapport à l’année dernière (+3,9 %), et l’écart avec 2019 s’est réduit à 0,5 point de pourcentage.

En septembre 2025, les heures travaillées ont progressé en glissement annuel dans tous les secteurs associés, à l’exception des services de voyage, qui ont connu une légère baisse (-1,5 %) (voir figure 3). L’hébergement a connu l’augmentation relative la plus importante, ce qui s’explique en grande partie par le fait que septembre 2024 a enregistré un faible total d’heures travaillées.

D’une manière générale, la croissance des heures travaillées cette année s’inscrit dans les tendances observées au cours des dernières années, la plupart des secteurs associés ayant connu au moins une année anormalement élevée ou anormalement basse au cours de cette période, à l’exception du secteur associé de la restauration, qui a enregistré des augmentations constantes d’une année sur l’autre depuis le creux de 2020.

Gros plan sur les secteurs associés : Hébergement

Bien que le secteur de l’hébergement ait enregistré des gains pendant la majeure partie de l’été (voir le tableau 4), environ 24 000 personnes ont quitté leur emploi dans ce secteur en septembre (-11 %), ce qui a fait grimper le taux de chômage à 5,8 %, alors qu’il avait atteint un niveau nettement plus bas en août. Le tableau est plus encourageant par rapport à la Variation annuelle, où la main-d’œuvre et l’emploi ont augmenté de plus de 45 000 personnes, bien que le secteur associé soit resté en dessous des niveaux prépandémiques pour les deux indices.

Gros plan sur les secteurs associés : Restauration

Les services de restauration ont poursuivi la tendance aux légères pertes amorcée en août (voir tableau 5), bien que davantage de personnes aient quitté la main-d’œuvre que l’emploi, ce qui a fait baisser le taux de chômage à 4,7 %. En septembre, on dénombrait environ 1 million de personnes dans la main-d’œuvre et 957 000 personnes en emploi à travers le pays. L’emploi a été légèrement valorisé par rapport à l’année dernière, tandis que la main-d’œuvre a diminué, et le secteur est resté deux à trois points de pourcentage en dessous de son niveau de 2019.

Gros plan sur les secteurs associés : Loisirs et divertissements

Les loisirs et divertissements ont enregistré des pertes substantielles de main-d’œuvre et d’emploi en septembre (voir tableau 6), les deux indices diminuant d’environ 15 %, ce qui peut refléter un changement saisonnier dans les activités récréatives, à mesure que les conditions météorologiques changent. Le taux de chômage a très légèrement augmenté pour atteindre 6 %. Les chiffres sont légèrement meilleurs cette année que l’année dernière, et sont supérieurs d’environ 10 % à leurs niveaux de 2019.

Gros plan sur les secteurs associés : Transports

Le secteur des transports a connu une croissance modérée en septembre (voir tableau 7), ajoutant 26 000 personnes à son bassin de travailleurs et ramenant son taux de chômage à 3,6 % par rapport au taux anormalement élevé observé en août. Cette évolution pourrait être liée à la reprise des services de transport scolaire et à d’autres augmentations de la demande dans les transports urbains, à mesure que la culture passe de l’été à l’automne. Le secteur associé était également en meilleure position que l’année dernière, ainsi que par rapport à 2019.

Gros plan sur les secteurs associés : Services de voyage

Les données relatives au secteur associé des services de voyage ne sont pas toujours fiables, principalement en raison de sa petite taille par rapport à l’échantillon de l’EPA, ce qui peut entraîner une suppression substantielle des données brutes fournies par Statistique Canada. Comme il s’agit d’un petit secteur associé, il est également sujet à des variations disproportionnées d’un mois à l’autre, en particulier lorsqu’il s’agit de pourcentages. Les données fournies dans le tableau 8 donnent quelques analyses sur l’état de ce secteur associé, mais ne doivent généralement pas être considérées comme un instantané statique de la main-d’œuvre et de l’emploi, mais plutôt comme un indicateur général des tendances. Dans l’ensemble, le secteur associé est resté sensiblement en dessous des niveaux de 2019 en septembre.

Perspectives provinciales

L’économie canadienne est sujette à des différences régionales prononcées, et cela est particulièrement vrai dans le secteur du tourisme. La figure 4 présente une comparaison des taux de chômage provinciaux, pour le secteur du tourisme en particulier et pour la main-d’œuvre touristique totale (c’est-à-dire comprenant tous les secteurs associés).

En septembre 2025, toutes les provinces affichaient des taux de chômage touristique inférieurs à ceux observés dans les grandes économies provinciales, et dans quatre provinces (Alberta, Saskatchewan, Québec et Nouvelle-Écosse), le taux de chômage touristique provincial était inférieur à la moyenne nationale. Les taux de chômage touristique provinciaux les plus élevés ont été observés à Terre-Neuve-et-Labrador (7,8 %) et à l’Île-du-Prince-Édouard (6,3 %), tandis que les plus faibles ont été observés en Nouvelle-Écosse (3,4 %) et en Colombie-Britannique (3,9 %). Malgré le changement de saison et la tendance générale du Canada atlantique à afficher des taux de chômage plus élevés, aucune province n’a dépassé les 10% dans le secteur du tourisme.

Sommaires provinciaux pour septembre 2025

Les dix tableaux suivants présentent les sommaires des provinces pour septembre 2025, en mettant l’accent sur le tourisme et ses cinq secteurs associés. Des données comparatives sont fournies pour l’ensemble de l’économie provinciale à titre de critère de référence. Des données non désaisonnalisées sont fournies pour la main-d’œuvre, l’emploi et les heures travaillées, et la dernière ligne de chaque tableau indique la part du tourisme dans chacune de ces mesures. La part du travail à temps partiel (par opposition au travail à temps plein) est également fournie, en tant qu’indicateur approximatif de la composition de la main-d’œuvre, ainsi que les taux de chômage.

Lorsque les données n’étaient pas disponibles en raison de la suppression de Statistique Canada, la mention « N/A » a été inscrite dans le tableau. Les trois territoires ne sont pas inclus dans les publications de l’EPA à ce niveau de granularité, de sorte qu’aucune comparaison n’est possible entre les territoires et les provinces. Les provinces sont classées par ordre alphabétique.

Voir notre Veille sur la main-d’main-d’œuvre en tourisme.


[1] Tel que défini par le Compte satellite du tourisme canadien. Les secteurs associés au SCIAN inclus dans le secteur du tourisme qui cesseraient d’exister ou qui verraient leur niveau d’activité considérablement réduit en raison de l’absence de tourisme.

[2] SOURCE : Enquête sur la population active de Statistique Canada, totalisations personnalisées. Basé sur des données non désaisonnalisées recueillies pour la période du 14 au 20 septembre 2025.