Le mois d’août est généralement une période très chargée pour le tourisme : c’est la fin de l’été, et de nombreuses familles en profitent pour prendre une dernière pause avant la rentrée scolaire et la reprise du travail en septembre. Cette année, bien sûr, la saison a été assombrie par les droits de douane, les pressions économiques et les incertitudes mondiales, dont les effets se bâtissent depuis des mois et commencent à se faire sentir dans l’ensemble du secteur.
Si les indicateurs de voyage suggèrent que les Canadiens voyagent moins aux États-Unis et passent plus de temps au Canada ou dans d’autres pays, les données économiques sur les dépenses touristiques pour l’été ne sont pas encore disponibles, de sorte que l’impact financier n’est pas encore connu. Le présent rapport se concentre exclusivement sur le marché du travail dans le secteur du tourisme, qui est également touché par des facteurs sociaux, politiques et économiques externes.

En août 2025, le secteur du tourisme[1] a connu une légère contraction par rapport à juillet, avec de faibles baisses tant au niveau de la main-d’œuvre (-0,6 %) que de l’emploi (-1,4 %) et une légère augmentation du taux de chômage (+0,7 point de pourcentage). Des différences ont été observées entre les secteurs associés, certains affichant des performances supérieures à d’autres.
Le tableau 1 présente un aperçu des performances de chaque secteur associé en termes de main-d’œuvre, d’emploi et de chômage, par rapport à juillet 2025 [variation mensuelle], août 2024 [variation annuelle] et août 2019 , qui sert de référence prépandémique. Les petites flèches représentent des variations inférieures à 1 % (ou un point de pourcentage, dans le cas du chômage).

Les pertes enregistrées entre juillet et août ont été quelque peu atténuées par les bons résultats du secteur associé de l’hébergement, qui s’inscrit dans la continuité encourageante de la tendance observée le mois dernier. En revanche, les transports ont affiché des résultats moins bons que le mois dernier et que l’année dernière, même s’ils restent en meilleure position qu’en 2019. Le bilan annuel était plus positif que la variation mensuelle, même si la restauration a connu certaines difficultés. Les gains globaux du secteur depuis 2019 ont été stimulés par la bonne santé des secteurs associés des loisirs et des divertissements et des transports.
Secteur du tourisme
Environ 15 000 personnes ont quitté la main-d’œuvre touristique en août (tableau 2), tandis que l’emploi a diminué d’environ 31 000 personnes. Le résultat net de ces pertes a été une augmentation du taux de chômage de 0,7 point de pourcentage, qui s’est établi à 5,5 %, ce qui représente environ 130 000 personnes à la recherche d’un emploi. Sur une période plus longue (par rapport à l’année dernière et à 2019), les chiffres globaux de la main-d’œuvre et de l’emploi en août ont affiché une progression lente mais régulière.

Si le secteur du tourisme a sans aucun doute ressenti les effets du ralentissement économique, il semble avoir été moins durement touché que d’autres secteurs (tableau 3). L’emploi a légèrement reculé dans l’ensemble de l’économie, tandis que la main-d’œuvre a augmenté, ce qui a fait passer le taux d’emploi national de 7,2 % en juillet à 8 % (calculé à partir de données non désaisonnalisées). Les effets sur le tourisme sont susceptibles d’être moins immédiats que dans d’autres secteurs, mais on peut s’attendre à ce que les licenciements et les fermetures d’entreprises dans d’autres secteurs de l’économie finissent par faire baisser la demande touristique intérieure.

La part du tourisme dans la main-d’œuvre et l’emploi globaux était légèrement inférieure en août par rapport à juillet (-0,1 point de pourcentage dans les deux cas). Environ 9,8 % de la main-d’œuvre canadienne était employée dans le secteur du tourisme, contre 10 % en juillet.
Emploi à temps partiel et à temps plein
Le ratio entre le travail à temps partiel et le travail à temps plein offre une perspective intéressante sur la stabilité à long terme de la main-d’œuvre dans le secteur du tourisme[2] . De juillet à août, le ratio global du secteur est resté autour de 35 % (figure 1), avec seulement des variations mineures dans les différents secteurs associés. La plupart des secteurs associés ont connu une légère augmentation de la part du travail à temps plein, ce qui n’est pas surprenant compte tenu de l’évolution du nombre d’emplois et des heures travaillées (voir figure 2 ci-dessous). La restauration a poursuivi sa tendance générale à recourir davantage aux travailleurs à temps partiel, même si les niveaux d’emploi ont baissé par rapport à juillet.

Heures travaillées
Le nombre d’heures travaillées est un autre indicateur utile pour évaluer la stabilité à court terme de la main-d’œuvre, car les exploitants peuvent ajuster plus rapidement le nombre d’heures travaillées qu’ils ne peuvent embaucher ou licencier des employés en réponse aux fluctuations de la demande des clients. Le nombre total d’heures travaillées en août (figure 2) a légèrement diminué par rapport à juillet (-3,5 %), mais est resté relativement stable au cours des trois dernières années. L’écart par rapport aux niveaux de 2019 s’est réduit à 2,2 points de pourcentage.

Le secteur de l’hébergement a connu une augmentation substantielle du nombre d’heures travaillées au cours de l’année écoulée (figure 3), avec une hausse qui correspond aux tendances des années précédentes, ce qui suggère que 2024 a été une année atypique pour ce secteur associé. D’une année sur l’autre, le nombre total d’heures travaillées a diminué dans les services de restauration, les loisirs et les divertissements, ainsi que les transports. Le nombre d’heures travaillées dans les transports est en baisse depuis le pic atteint en 2023, mais reste supérieur aux niveaux de 2019. Une légère augmentation a été signalée pour les services de voyage, mais la petite taille de ce groupe industriel par rapport à l’Enquête sur la population active peut rendre ces données peu fiables.

Gros plan sur le secteur associé de l’hébergement
Le secteur de l’hébergement a créé environ 16 000 emplois en août par rapport à juillet (+8,3 %), poursuivant ainsi la tendance du mois dernier. Des gains substantiels ont également été enregistrés par rapport à l’année dernière (de l’ordre de +30 %), même si, comme indiqué ci-dessus, 2024 a probablement été une année atypique pour ce secteur associé. Le taux de chômage a légèrement baissé pour s’établir à 4,1 %. La main-d’œuvre et le chômage sont restés inférieurs d’environ 20 000 personnes à leurs niveaux de 2019.

Gros plan sur le secteur associé de la restauration
La restauration a connu une légère baisse de la main-d’œuvre et de l’emploi depuis juillet, avec près de 12 000 personnes en moins. Le taux de chômage a légèrement augmenté pour atteindre 5,0 %. Le secteur était également en baisse par rapport au mois d’août dernier et est resté en dessous des niveaux de 2019. Ce secteur associé pourrait être particulièrement sensible aux premiers effets de la crise économique, car il dépend dans une large mesure des dépenses locales, et les consommateurs pourraient renoncer à des dépenses mineures, telles que les dîners au restaurant, au profit de dépenses plus importantes, telles que les voyages élaborés. Il sera intéressant de suivre ce secteur associé à mesure que la situation économique continue de s’adapter aux réajustements mondiaux et politiques.

Gros plan sur le secteur associé des loisirs et divertissements
Pour la première fois depuis plusieurs mois, les loisirs et divertissements ont perdu du terrain en août, tant en termes de main-d’œuvre que d’emploi, avec près de 26 000 personnes ayant quitté leur emploi (-3,8 %). Le taux de chômage a augmenté pour atteindre 5,9 %, près de 4 000 personnes se retrouvant sans emploi. Le secteur associé est resté en meilleure posture qu’en 2024 et a continué de dépasser ses niveaux prépandémiques pour les deux principaux indices.

Gros plan sur le secteur associé des transports
À l’instar des loisirs et divertissements, le secteur associé du transport a récemment affiché une croissance constante de l’emploi, mais il a également connu un recul depuis juillet, ainsi qu’une baisse par rapport à l’année dernière. Il reste toutefois dans une position plus solide qu’en 2019. Le taux de chômage en août a atteint 7,3 %, ce qui est inhabituellement élevé pour ce secteur.

Gros plan sur le secteur associé des services de voyage
Les services de voyage représentent une petite partie du secteur du tourisme, qui emploie environ 10% de la main-d’œuvre touristique au Canada. Par conséquent, ce secteur associé n’est pas particulièrement bien représenté dans les données de l’Enquête sur la population active. Il est sujet à des fluctuations disproportionnées d’un mois à l’autre, de sorte que les données mensuelles doivent être interprétées avec prudence. Sa taille influe également sur la suppression des données, ce qui signifie que les données sur le chômage sont rarement disponibles.
Les données pour août 2025 suggèrent des gains modérés par rapport à juillet et à l’année dernière, mais le secteur reste environ 17 % en dessous de son niveau d’avant la pandémie.

Perspectives provinciales
L’économie canadienne est marquée par des différences régionales prononcées, ce qui est particulièrement vrai dans le secteur du tourisme. La figure 4 présente une comparaison des taux de chômage provinciaux pour le secteur du tourisme en particulier et pour l’ensemble de la main-d’œuvre (c’est-à-dire tous les secteurs associés).
Dans chacune des provinces, le taux de chômage dans le secteur du tourisme est resté inférieur à celui de l’économie provinciale dans son ensemble, parfois de manière substantielle. L’écart était le plus important en Colombie-Britannique (4,9 points de pourcentage) et à Terre-Neuve-et-Labrador (4,6 points de pourcentage), et le plus faible en Nouvelle-Écosse et en Saskatchewan (1,1 point de pourcentage dans chaque province). Les taux de chômage dans le secteur du tourisme étaient les plus bas en Colombie-Britannique (2,3 %) et en Saskatchewan (3,2 %), et les plus élevés en Ontario et en Alberta (7,0 % dans chaque province).

Résumés provinciaux pour août 2025
Les dix tableaux suivants présentent les résumés pour août 2025 pour les provinces, en mettant l’accent sur le tourisme et ses cinq secteurs associés. Des données comparatives sont fournies pour l’économie provinciale dans son ensemble, à titre de critère de référence. Des données non désaisonnalisées sont fournies pour la main-d’œuvre, l’emploi et les heures travaillées, et la dernière ligne de chaque tableau indique la part du tourisme dans chacun de ces indicateurs. La part du travail à temps partiel (par opposition au travail à temps plein) est également fournie, comme indicateur approximatif de la composition de la main-d’œuvre, tout comme les taux de chômage.
Lorsque les données ne sont pas disponibles en raison de leur suppression par Statistique Canada, la mention « N/A » apparaît dans le tableau. Les trois territoires ne sont pas inclus dans les publications de l’EPA à ce niveau de détail, de sorte qu’aucune comparaison n’est possible entre les territoires et les provinces. Les provinces sont classées par ordre alphabétique.










Voir notre Veille sur la main-d’main-d’œuvre en tourisme.
[1] Tel que défini par le Compte satellite du tourisme canadien. Les secteurs associés de la CSI incluses dans le secteur du tourisme sont ceux qui cesseraient d’exister ou qui verraient leur niveau d’activité considérablement réduit en raison de l’absence de tourisme.
[2] Le seuil de travail à temps plein de Statistique Canada est de 30 heures par semaine.