Enquête canadienne sur la population active

L’Enquête sur la population active (EPA), menée par Statistique Canada, recueille des indicateurs standards du marché du travail et constitue une source majeure d’information sur la population en âge de travailler dans toutes les provinces. RH Tourisme Canada examine chaque mois et chaque année les estimations disponibles pour tous les secteurs associés au tourisme.


Enquête sur la population active 2024

Étant donné la nature saisonnière du tourisme, avec des hausses et des baisses naturelles de l’emploi tout au long de l’année, il peut être difficile de faire la distinction entre les changements saisonniers réguliers et les effets durables des changements économiques, politiques et sociaux sur l’ensemble de la main-d’œuvre. C’est là que les données annuelles de l’enquête sur la population active deviennent essentielles : elles permettent d’établir des comparaisons entre 2024 et les années précédentes afin d’identifier les tendances qui vont au-delà des variations saisonnières typiques.

Ce rapport présente une analyse des statistiques annuelles de l’EPA de 2024, couvrant la taille de la main-d’œuvre, l’emploi, le chômage et les salaires aux échelles nationale, provinciale, sectorielle et démographique. Une comparaison avec les statistiques de l’EPA de 2023 et de 2019 a également été effectuée afin d’analyser les changements et les tendances au fil du temps.

 Table des matières

Main d’œuvre touristique et emploi

Moyenne annuelle de l’emploi par secteur d’activité associé

Moyenne annuelle de l’emploi par province

Chômage

Taux annuels moyens de chômage par sous-secteur

Moyenne annuelle du chômage par province

Taux de chômage mensuel (tourisme par rapport à main-d’œuvre totale)

Taux de chômage annuel (tourisme par rapport à la main-d’œuvre totale),entre 2005 et 2024

Salaire horaire moyen

Taux de salaire horaire moyen par province

Salaire horaire moyen par profession

Salaire horaire médian

Taux de salaire horaire médian par province

Salaire horaire médian par profession

Analyse démographique

Emploi

Taux de chômage

Taux de salaire horaire moyen

Taux de salaire horaire médian

Main d’œuvre touristique et emploi

Bien que la pandémie de COVID-19 soit rarement évoquée dans les conversations quotidiennes aujourd’hui et qu’elle soit souvent considérée comme un élément du passé, son impact sur l’emploi dans le secteur du tourisme reste évident, même si l’emploi dans l’ensemble de l’économie s’est redressé.

Alors que la main-d’œuvre totale, tous secteurs confondus, a rebondi en 2021 et a augmenté de 7,9 % entre 2021 et 2024, la main-d’œuvre touristique peine à se remettre de la crise. Sa part dans la main-d’œuvre totale a diminué. En 2019, le tourisme représentait 10,9 % de la main-d’œuvre tous secteurs confondus ; ce pourcentage a chuté de manière significative en 2020. Bien qu’il y ait eu une croissance progressive depuis lors, il n’a atteint que 9,9 % en 2024, soit un peu moins que les 10,1 % enregistrés en 2023.

En 2024, l’emploi dans tous les secteurs avait augmenté de 8,7 % par rapport à 2019. Toutefois, l’emploi dans le tourisme (incluant les cinq secteurs associés au tourisme) est resté inférieur aux niveaux d’avant la pandémie. Cela suggère que de nombreuses personnes précédemment au chômage ont choisi d’exercer une activité dans d’autres secteurs plutôt que de retourner dans le tourisme, ce qui rend plus difficile pour les entreprises de ce secteur d’attirer des travailleurs.

• L’ensemble de la main-d’œuvre canadienne a augmenté de 7,9 % entre 2019 et 2024, comparativement à la main-d’œuvre touristique qui a diminué de 0,8 % depuis 2019.

• Alors que l’emploi dans tous les secteurs en 2024 était supérieur de 8,7 % à celui de 2019, l’emploi dans le secteur du tourisme en 2024 était inférieur de 1,5 % à celui de 2019.

Moyenne annuelle de l’emploi par secteur d’activité associé

À l’échelle nationale, les répercussions durables des perturbations récentes ont continué à affecter trois des cinq secteurs associés au tourisme, à savoir l’hébergement, la restauration et les services de voyage, dont les niveaux d’emploi n’ont pas encore retrouvé leur niveau de 2019. Voici quelques faits saillants à l’échelle nationale par rapport aux situations provinciales :

• Le secteur associé des services de voyage est resté le plus durement touchée, avec un niveau d’emploi toujours inférieur de 31,5 % à celui de 2019[1] . Toutefois, au niveau provincial, le Québec a connu une augmentation de 10 % de l’emploi dans les services de voyage depuis 2019.

• L’emploi dans le secteur associé de l’hébergement a diminué de 21,4 % entre 2019 et 2024. La Saskatchewan (-46,2 %) et le Manitoba (-36,8 %) ont connu la plus forte baisse parmi toutes les provinces. En revanche, l’Île-du-Prince-Édouard (+9,1 %) et la Nouvelle-Écosse (+36,4 %) ont connu une croissance de l’emploi dans le secteurs associé de l’hébergement.

• L’emploi dans le secteur associé de la restauration a diminué de 4,2 %. La plupart des provinces ont connu des baisses, les plus importantes étant observées à Terre-Neuve-et-Labrador (-12,0 %) et au Manitoba (-11,2 %). L’Alberta a été la seule province à connaître une croissance dans ce secteur, avec une augmentation de 8,8 %.

• L’emploi dans le secteur associé des loisirs et divertissements a augmenté de 8,9 %, et le secteur associé du transport a augmenté de 5,5 % par rapport à 2019. Bien que la plupart des provinces aient connu une croissance, Terre-Neuve-et-Labrador a connu une baisse de 8,3 % de l’emploi dans le secteur des loisirs et divertissements, tandis que l’emploi dans le secteur des transports a chuté de 14,3 % au Nouveau-Brunswick et de 12,0 % en Alberta.


Par rapport à 2023, l’emploi a augmenté à l’échelle nationale dans trois secteurs associés touristiques : les services de restauration (+2,8 %), les transports (+3,0 %) et les loisirs et divertissements (+3,1 %). Cependant, l’emploi dans les secteurs associés des services de voyage et de l’hébergement a diminué respectivement de 4,6 % et de 6,3 %. Voici quelques faits saillants à l’échelle nationale par rapport aux situations provinciales :

Bien que l’emploi national dans le secteur associé des services de voyage ait diminué de 4,6 %, il a augmenté au Québec (+4,2 %) et en Alberta (+20,0 %) entre 2023 et 2024.

• Malgré une diminution de l’emploi national dans le secteur associé de l’hébergement de 6,3 %, il a augmenté de façon significative en Alberta (+18,6 %) et en Nouvelle-Écosse (+42,9 %) de 2023 à 2024. En revanche, le Manitoba a connu une baisse importante de 41,5 % dans ce secteur au cours de la même période.

• Dans le secteur associé de la restauration, l’emploi national a augmenté de 2,8 %, alors qu’il a diminué à Terre-Neuve-et-Labrador (-6,4 %) et en Colombie-Britannique (-4,3 %). L’Île-du-Prince-Édouard a connu la plus forte croissance dans ce secteur (+25,0 %).

• Bien que l’emploi national dans le secteur associé du transport ait augmenté de 3,0%, il a diminué en Alberta (-4,8%) et en Nouvelle-Écosse (-2,5%). À l’inverse, l’emploi dans ce secteur a doublé à l’Île-du-Prince-Édouard.

• Enfin, l’emploi dans le secteur associé des loisirs et divertissements a augmenté de 3,1 % à l‘échelle nationale, mais il a diminué dans trois provinces, à savoir Terre-Neuve-et-Labrador (-6,4 %), la Nouvelle-Écosse (-4,3 %) et le Québec (-1,6 %). L’Île-du-Prince-Édouard a connu la plus forte croissance dans ce secteur (+14,3 %).

Moyenne annuelle de l’emploi par province

En 2024, quatre provinces ont retrouvé ou dépassé leur niveau d’emploi de 2019 : la Colombie-Britannique (0,7 %), la Nouvelle-Écosse (3,9 %), l’Alberta (5,3 %) et l’Île-du-Prince-Édouard (9,6 %). En revanche, Terre-Neuve-et-Labrador a connu la plus forte baisse d’emploi (-11,5 %) par rapport aux niveaux d’avant la pandémie, suivie de la Saskatchewan (-8,9 %), de l’Ontario (-4,3 %) et du Manitoba (-1,9 %). Le Québec (-1,5 %) et le Nouveau-Brunswick (-1,2 %) ont enregistré les plus faibles pertes d’emploi de toutes les provinces.

Par rapport à 2023, l’emploi touristique a augmenté dans la plupart des provinces, à l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador (-2,9 %) et de la Colombie-Britannique (-0,6 %). L’Île-du-Prince-Édouard a mené la croissance de l’emploi touristique avec une hausse de 15,2 %, suivie de la Nouvelle-Écosse (+8,6 %) et de l’Alberta (+7,6 %). L’Ontario a connu la plus faible croissance de l’emploi dans le secteur du tourisme, avec une hausse de seulement 0,7 % au cours de l’année écoulée.

Chômage

Le taux de chômage représente le pourcentage de la main-d’œuvre qui est activement à la recherche d’un emploi mais qui est actuellement sans emploi. Il s’agit d’un indicateur économique essentiel pour évaluer la santé globale de l’économie canadienne.

Taux annuels moyens de chômage par sous-secteur

Pour l’ensemble de l’économie, le taux de chômage en 2024 était de 6,3 %, en hausse de 0,6 point de pourcentage par rapport à 2019. Dans le secteur du tourisme, le taux de chômage de 6,1 % en 2024 était supérieur de 0,7 point de pourcentage à celui de 2019. Parmi les cinq secteurs associés touristiques, le secteur des transports a connu une baisse du taux de chômage par rapport à 2019, tandis que l’hébergement, les services de restauration et les loisirs et divertissements ont connu des augmentations de 0,6, 0,7 et 1,0 point de pourcentage, respectivement. Des données limitées sont disponibles pour les services de voyage, empêchant les comparaisons d’une année sur l’autre pour ce secteur.

Par rapport à 2023, les taux de chômage ont augmenté à la fois dans l’ensemble de l’économie (de 5,4 % à 6,3 %) et dans le secteur du tourisme (de 5,3 % à 6,1 %). Suivant la même tendance observée depuis 2019, les taux de chômage ont augmenté dans la plupart des secteurs associés touristiques, à l’exception du transport, où ils ont diminué de 0,2 point de pourcentage.

En 2024, le secteur associé des loisirs et divertissements enregistre le taux de chômage le plus élevé (7,9 %), tandis que le secteur associé des transports affiche le taux le plus bas (2,5 %).

Moyenne annuelle du chômage par province

En 2024, les taux de chômage dans le secteur du tourisme étaient inférieurs à la moyenne nationale de 6,1 % en Colombie-Britannique (5,1%), au Québec (5,3%), au Manitoba (5,3%) et en Saskatchewan (5,4%).

Lorsque l’on compare les taux de chômage touristique à ceux de l’ensemble des économies provinciales, on constate que le chômage touristique est plus élevé dans les provinces de l’Atlantique : Terre-Neuve-et-Labrador (10,5 % contre 10,0 %), Nouvelle-Écosse (7,3 % contre 6,5 %), Nouveau-Brunswick (8,8 % contre 7,0 %) et Île-du-Prince-Édouard (9,9 % contre 8,0 %).

Taux de chômage mensuel (tourisme par rapport à main-d’œuvre totale)

Le taux de chômage national dans le secteur du tourisme a fortement baissé en mars et a continué à diminuer au cours des mois suivants, atteignant son point le plus bas en septembre avec 5,1 %. Il a ensuite généralement augmenté jusqu’en décembre, malgré une baisse entre novembre et décembre.  Ces points bas coïncident avec les périodes de forte demande touristique, il n’est donc pas surprenant de constater cette tendance.

De juin à décembre, le tourisme a semblé mieux performer que l’ensemble de l’économie, puisque le taux de chômage touristique est demeuré inférieur au taux de l’ensemble de l’économie au cours de cette période. Au plan provincial, le taux de chômage du secteur du tourisme au Nouveau-Brunswick a été plus élevé que le taux de chômage global pendant la majeure partie de l’année, sauf entre juin et août, où les deux taux étaient presque identiques.

Taux de chômage annuel (tourisme par rapport à la main-d’œuvre totale),entre 2005 et 2024

Entre 2005 et 2008, le taux de chômage dans le secteur du tourisme a suivi de près celui de l’ensemble de l’économie. Mais à partir de 2008, ces taux ont divergé. La crise financière a fait grimper le taux de chômage dans tous les secteurs, mais le secteur du tourisme a été moins touché que l’ensemble de l’économie. Pendant une décennie après la crise financière, le taux de chômage dans le secteur du tourisme a toujours été inférieur d’environ un point de pourcentage au taux de chômage global. Cette tendance s’est interrompue brutalement en 2020. Dans l’ensemble de l’économie, le taux de chômage a grimpé à 9,7 % (plus élevé qu’au plus fort de la crise financière), tandis que le taux de chômage dans le secteur du tourisme a grimpé à 17,2 %. Dans la plupart des provinces, les taux de chômage dans le secteur du tourisme étaient sans précédent. En 2024, les taux de chômage nationaux pour l’ensemble de l’économie et le secteur du tourisme ont augmenté par rapport à 2023, même s’ils sont restés généralement inférieurs aux niveaux historiques.

De 2006 à 2024, le taux de chômage dans le secteur du tourisme à l’Île-du-Prince-Édouard est demeuré constamment plus élevé que le taux de chômage global. Toutefois, l’écart entre les deux s’est réduit par rapport aux cinq années précédentes depuis 2019.

Salaire horaire moyen

a section suivante présente une analyse du taux de salaire horaire moyen.

Taux de salaire horaire moyen par province

Entre 2023 et 2024, le salaire horaire moyen a augmenté de 4,9 % dans l’ensemble de l’économie nationale, tandis que le secteur du tourisme a connu une hausse de 4,2 % au cours de la même période. Bien que la croissance du salaire horaire moyen national dans le secteur du tourisme ait été inférieure à celle de l’ensemble de l’économie, plusieurs provinces ont connu une croissance salariale plus élevée dans le secteur du tourisme par rapport à l’ensemble de l’économie. Ces provinces comprennent Terre-Neuve-et-Labrador (9,8 % contre 4,7 %), le Québec (4,8 % contre 4,5 %), l’Ontario (5,3 % contre 5,2 %), le Manitoba (5,0 % contre 3,4 %) et la Saskatchewan (6,1 % contre 3,2 %).

La croissance des salaires horaires moyens dans le secteur du tourisme a varié d’une province à l’autre. En Alberta (+0,9 %), en Nouvelle-Écosse (+2,2 %) et en Colombie-Britannique (+3,5 %), les augmentations salariales ont été inférieures à la moyenne nationale. Il est intéressant de noter que, malgré la croissance modeste du secteur du tourisme, la Nouvelle-Écosse a connu la plus forte croissance globale des salaires pour l’ensemble de l’économie parmi toutes les provinces, avec une augmentation de 6,7 % par rapport à 2023. Dans le secteur du tourisme, c’est à Terre-Neuve-et-Labrador que la croissance des salaires a été la plus importante, avec une augmentation de 9,8 % par rapport à l’année précédente.

En 2024, la Colombie-Britannique affichait les taux de salaire horaire moyen les plus élevés de toutes les provinces, tant pour l’ensemble de l’économie (36,65 $/heure) que pour le secteur du tourisme (28,16 $/heure), tandis que l’Île-du-Prince-Édouard affichait les taux les plus bas pour les deux catégories, soit 29,56 $/heure pour l’ensemble de l’économie et 20,37 $/heure pour le secteur du tourisme. L’écart salarial entre le secteur du tourisme et l’ensemble de l’économie était le plus important en Alberta (-34,8 %), en Saskatchewan (-33,4 %) et en Ontario (-32,6 %). À l’opposé, les écarts salariaux les plus faibles ont été observés au Québec (-25,1 %), au Manitoba (-24,0 %) et en Colombie-Britannique (-23,2 %).

Salaire horaire moyen par profession

L’évolution du salaire horaire moyen dans le secteur du tourisme à partir de 2023 varie considérablement d’une profession à l’autre. Les cinq professions touristiques ayant connu la plus forte croissance salariale sont les planificateurs/planificatrices de congrès et d’événements (+36,8 %), les officiers/officières de pont du transport par voies navigables (+32,2 %), les représentants/représentantes des ventes et des comptes – commerce de gros (non technique) (+26,9 %), les directeurs/directrices de services d’hébergement (+26,6 %), et les directeurs/directrices de programmes et de services de loisirs, de sports et de conditionnement physique (+25,0 %). À l’inverse, certaines professions du tourisme ont connu une baisse du salaire horaire moyen, les diminutions les plus notables ayant été observées chez les surveillants/surveillantes du transport routier et du transport en commun (-21,8 %), les restaurateurs/restauratrices (-16,3 %) et les agents/agentes de billetterie, les représentants/représentantes des services de fret et les commis au transport terrestre et maritime (-10,7 %). Il est important de noter que les données relatives à certaines professions du tourisme ont été supprimées, ce qui rend les comparaisons impossibles pour ces fonctions.

En 2024, les directeurs/directrices des ressources humaines gagnent le salaire horaire moyen le plus élevé dans l’ensemble de l’économie (62,19 $/heure) et dans le secteur du tourisme (57,92 $/heure), tandis que les caissiers/caissières ont le salaire horaire moyen le plus bas dans les deux catégories, soit 17,00 $/heure dans l’ensemble de l’économie et 16,74 $/heure dans le secteur du tourisme. Bien que la plupart des professions aient tendance à avoir des salaires plus bas dans le secteur du tourisme que dans l’ensemble de l’économie, certaines fonctions sont mieux rémunérées dans le secteur du tourisme. Par exemple, les superviseurs/superviseures des ventes au détail gagnent 18,8 % de plus dans le secteur du tourisme, les préposés/préposées de stations-service 16,9 % de plus et les agents/agentes de piste dans le transport aérien 6,6 % de plus. À l’inverse, certaines professions sont nettement moins bien rémunérées dans le tourisme, notamment les réceptionnistes (-18,2 %), les professionnels/professionnelles en ressources humaines (-15,9 %) et les directeurs/directrices de la publicité, du marketing et des relations publiques (-15,1 %), par rapport à leurs homologues d’autres secteurs.

Salaire horaire médian

Selon Statistique Canada, le salaire médian est souvent préféré au salaire moyen, car il est moins influencé par les valeurs extrêmes ou aberrantes, ce qui en fait une représentation plus précise des salaires typiques au sein d’une profession. C’est pourquoi une analyse des salaires horaires médians a été réalisée pour une meilleure compréhension. Dans l’ensemble de données examiné, les salaires moyens déclarés sont généralement plus élevés que les salaires médians, ce qui indique qu’il y a plus de salariés moins bien payés que de salariés mieux payés. Cette situation reflète probablement, du moins en partie, le fait que la main-d’œuvre est relativement plus jeune dans le secteur du tourisme que dans l’ensemble de l’économie.

Taux de salaire horaire médian par province

De 2023 à 2024, le salaire horaire médian a augmenté de 4,2 % dans l’ensemble de l’économie nationale, alors qu’il n’a progressé que de 2,6 % dans le secteur du tourisme, soit une augmentation nettement plus faible. Malgré la croissance plus faible du tourisme à l’échelle nationale, la plupart des provinces ont connu une croissance plus élevée du salaire médian dans le secteur du tourisme par rapport à l’ensemble de l’économie, à l’exception du Québec (5,0 % contre 5,4 %) et de l’Alberta (0,0 % contre 2,6 %).

La hausse du salaire horaire médian dans le secteur du tourisme varie d’une province à l’autre. Notamment, le salaire horaire médian de l’Alberta est demeuré inchangé par rapport à 2023, alors que toutes les autres provinces ont connu des augmentations supérieures à la moyenne nationale. La Saskatchewan (+6,3 %) et l’Ontario (+6,1 %) ont connu la croissance la plus importante des salaires médians dans le secteur du tourisme par rapport à 2023.

En 2024, la Colombie-Britannique avait les taux de salaire horaire médian les plus élevés pour l’ensemble de l’économie (31,25 $/heure) et pour le secteur du tourisme (23,00 $/heure). En revanche, la Nouvelle-Écosse avait le taux de salaire horaire médian le plus bas pour l’ensemble de l’économie (25,64 $/heure), tandis que la Saskatchewan avait le taux le plus bas pour le secteur du tourisme (17,00 $/heure). L’écart entre le salaire médian du secteur du tourisme et celui de l’ensemble de l’économie était le plus important en Saskatchewan (-40,4 %), en Alberta (-38,3 %) et à Terre-Neuve-et-Labrador (-34,8 %). Parallèlement, les écarts salariaux les plus faibles ont été observés en Nouvelle-Écosse (-29,8 %), au Québec (-28,8 %) et en Colombie-Britannique (-26,4 %).

Salaire horaire médian par profession

L’évolution du salaire horaire médian dans le secteur du tourisme à partir de 2023 varie considérablement d’une profession à l’autre. Les cinq professions touristiques ayant connu la plus forte croissance du salaire horaire médian sont les suivantes : superviseurs/superviseures de la vente au détail (+30,0 %), officiers/officières de pont du transport par voies navigables (+29,4 %), planificateurs/planificatrices de congrès et d’événements (+20,7 %), représentants/représentantes des ventes et des comptes – commerce de gros (non technique) (+20,0 %), et surveillants/surveillantes des services de nettoyage (+17,5 %). À l’inverse, certaines professions du tourisme ont connu une baisse de leur taux de salaire horaire médian, les baisses les plus importantes étant observées chez les surveillants/surveillantes du transport routier et du transport en commun (-26,6 %), les restaurateurs/restauratrices (-22,1 %), et les expéditeurs/expéditrices et réceptionnaires (-14,5 %). Une fois encore, il est important de noter que les données relatives à certaines professions du tourisme ont été supprimées, ce qui rend les comparaisons impossibles pour ces fonctions.

En 2024, les directeurs/directrices des ressources humaines ont le salaire horaire médian le plus élevé dans l’ensemble de l’économie (59,05 $/heure) et dans le secteur du tourisme (56,00 $/heure), tandis que les caissiers/caissières ont le salaire horaire médian le plus bas dans les deux catégories, soit 16,50 $/heure. Bien que le salaire médian de la plupart des professions soit plus bas dans le secteur du tourisme que dans l’ensemble de l’économie, certaines fonctions sont plus rémunératrices dans le secteur du tourisme. Par exemple, les superviseurs/superviseures des ventes au détail gagnent 38,9 % de plus dans le tourisme, les préposés/préposées de stations-service 20,8 % de plus et les agents/agentes de piste dans le transport aérien 16,7 % de plus que leurs homologues des autres secteurs. En revanche, certaines professions affichent des salaires médians nettement inférieurs dans le tourisme, notamment les réceptionnistes (-22,2 %), le employés/employées de bureau – soutien général (-21,0 %) et les directeurs/directrices de bibliothèques, des archives, de musées et de galeries d’art (-20,2 %), par rapport à l’ensemble de l’économie.

Analyse démographique

Cette section présente une analyse démographique de l’emploi, des taux de chômage et des salaires.

Emploi

La main-d’œuvre touristique est essentiellement jeune. En 2024, plus de la moitié (54,7 %) des personnes employées dans le secteur du tourisme étaient âgées de 15 à 34 ans, dont 32,8 % de 15 à 24 ans et 21,9 % de 25 à 34 ans. Cette tendance est particulièrement prononcée dans le secteur associé de la restauration, où près de 70 % des travailleurs étaient âgés de 15 à 34 ans, et près de la moitié (46,1 %) étaient âgés de 15 à 24 ans.

En 2024, la répartition des sexes dans le secteur du tourisme était relativement équilibrée[2] , avec 52,1 % d’hommes+ et 47,9 % de femmes+ , reflétant étroitement la répartition de l’économie globale de 52,8 % d’hommes+ et 47,2 % de femmes+ . Parmi les cinq secteurs associés touristiques, le transport était essentiellement dominé par les hommes (75,2 % d’hommes+), tandis que le secteur associé des services de voyage employait beaucoup plus de femmes+ (71,6 %) que d’hommes+. Les trois autres secteurs associés touristiques présentaient une répartition relativement équilibrée entre les hommes et les femmes.

En 2024, la main-d’œuvre touristique comptait une proportion légèrement plus élevée d’immigrants reçus[3] (29,5 %) que l’ensemble de l’économie (27,8 %). Les secteurs associés du transport (41,5 %), de l’hébergement (35,4 %) et des services de voyage (38,5 %) emploient une proportion particulièrement élevée d’immigrants reçus. En revanche, seuls 19,2 % des travailleurs du secteur associé des loisirs et divertissements étaient des immigrants reçus.

Taux de chômage

En 2024, le taux de chômage était le plus élevé dans la tranche d’âge des 15-24 ans, tant pour l’ensemble de l’économie que pour le secteur du tourisme. Ce taux était particulièrement élevé dans le secteur associé de l’hébergement, atteignant 15,2 %. Par rapport à l’ensemble de l’économie, le tourisme a enregistré des taux de chômage inférieurs dans la plupart des groupes d’âge, à l’exception des 35-44 ans et des 65 ans et plus, où le taux de chômage du tourisme était plus élevé.

Veuillez noter que les données relatives au taux de chômage n’étaient pas disponibles pour le secteur associé des services de voyage ; par conséquent, cette industrie est exclue des graphiques suivants.

En 2024, les femmes+ ont connu un taux de chômage particulièrement élevé dans le secteur associé de l’hébergement (8,1 %), tandis que les hommes+ ont connu un taux de chômage particulièrement élevé dans le secteur associé des loisirs et divertissements (9,0 %).

En 2024, alors que les immigrants reçus étaient confrontés à des taux de chômage plus élevés que les personnes nées au Canada[4] dans l’ensemble de l’économie, le secteur du tourisme affichait la tendance inverse. En particulier, dans le secteur associé de l’hébergement, les personnes nées au Canada affichaient un taux de chômage nettement plus élevé (10,5 %) que les immigrants reçus (4,4 %). En général, les taux de chômage des immigrants reçus étaient inférieurs à ceux des travailleurs nés au Canada dans la plupart des secteurs associés touristiques, à l’exception du secteur associé des loisirs et divertissements.

Taux de salaire horaire moyen

Dans l’ensemble de l’économie et dans le secteur du tourisme, les salaires horaires moyens augmentent généralement avec l’âge, atteignant leur maximum chez les travailleurs âgés de 45 à 54 ans, puis diminuant dans les groupes d’âge plus élevés. En 2024, l’écart salarial entre le secteur du tourisme et l’ensemble de l’économie était le plus faible chez les jeunes travailleurs (15-24 ans), avec une différence de 12,7 %, et le plus important chez les personnes âgées (65 ans et plus), où l’écart atteignait 24,5 %.

En 2024, les hommes+ gagnaient des salaires horaires moyens plus élevés que les femmes+ , tant dans l’ensemble de l’économie que dans le secteur du tourisme. Toutefois, l’écart salarial entre les hommes+ et les femmes+ était plus faible dans le secteur du tourisme, avec une différence de 4,10 $/heure, contre un écart plus important de 4,73 $/heure dans l’ensemble de l’économie.

En 2024, les taux de salaire horaire moyen des immigrants reçus étaient généralement similaires à ceux des travailleurs nés au Canada, tant dans l’ensemble de l’économie que dans le secteur du tourisme. Par exemple, alors que les immigrants reçus gagnaient en moyenne un peu moins que les travailleurs nés au Canada dans l’ensemble de l’économie, ils gagnaient en fait plus que ces derniers dans le secteur du tourisme.

Taux de salaire horaire médian

En 2024, les taux de salaire horaire médians ont augmenté avec l’âge dans l’ensemble de l’économie et dans le secteur du tourisme, mais les tranches d’âge plus élevées diffèrent légèrement : l’ensemble de l’économie atteint son maximum dans la tranche d’âge des 35-44 ans, tandis que le secteur du tourisme atteint son maximum dans la tranche d’âge des 44-54 ans. Après ces pics, les salaires médians ont diminué pour les groupes d’âge plus élevés. L’écart salarial entre le secteur du tourisme et l’ensemble de l’économie était le plus faible chez les travailleurs les plus jeunes (15-24 ans), avec une différence de 9,6 %, et le plus important chez les 25-34 ans, où l’écart s’est creusé pour atteindre 27,9 %.

En 2024, le taux de salaire horaire médian des hommes+ dépassait celui des femmes+ , tant dans l’ensemble de l’économie que dans le secteur du tourisme. Toutefois, l’écart salarial entre les hommes et les femmes était nettement plus faible dans le secteur du tourisme, avec une différence d’environ 2 $/heure, contre 4 $/heure dans l’ensemble de l’économie.

En 2024, les immigrants reçus avaient un taux de salaire horaire médian inférieur à celui des personnes nées au Canada dans l’ensemble de l’économie. Toutefois, dans le secteur du tourisme, le taux de salaire horaire médian des immigrants reçus était légèrement supérieur à celui des travailleurs nés au Canada.

[1] Comme indiqué dans les rapports mensuels de l’enquête sur la population active, les données relatives aux services de voyage ont connu d’importantes fluctuations au cours de l’année écoulée, en raison notamment de la petite taille de ce secteur associé par rapport à la taille de l’échantillon de l’enquête. Nous avons émis des réserves quant à la fiabilité de ces chiffres. Bien que les moyennes annuelles présentées ici permettent de corriger quelque peu ces écarts d’un mois à l’autre, il convient de rester prudent, car la différence de taille relative reste un facteur à prendre en compte.

[²] Statistique Canada a récemment commencé à classer certaines identités non binaires comme étant de sexe masculin ou féminin à des fins de rapports statistiques globaux.  Le symbole plus (+) utilisé ici indique que les données utilisent ce nouveau système de classification, ce qui les rend non directement comparables aux mesures précédentes.

[³]Cette catégorie comprend les personnes qui sont, ou qui ont déjà été, des immigrants reçus ou résidents permanents. Il s’agit des personnes à qui les autorités de l’immigration ont accordé le droit de résider au Canada en permanence. Les immigrants qui ont obtenu la citoyenneté canadienne par naturalisation sont compris dans cette catégorie.

[⁴]Cette catégorie comprend les personnes qui sont des citoyens canadiens de naissance.

Source: Les données présentées ci-dessus sont extraites de l’EPA de Statistique Canada. Elles mettent en évidence les taux de chômage dans le secteur du tourisme au Canada, par province et par sous-secteur. Toutes les données susmentionnées sont non désaisonnalisées afin de permettre la comparaison entre le secteur du tourisme et l’économie en général. Par conséquent, les données relatives à la population active du Canada et exprimées en mois et années sont différentes des données publiées qui sont généralement saisonnalisées.

Statistique Canada a apporté des changements aux données de l’EPA dont se sert RH Tourisme Canada pour établir ses rapports sur le marché du travail. Il s’ensuit qu’il existe de légères variations entre les données publiées sur le site de Statistique Canada et celles du site de RH Tourisme Canada. Les conclusions sont pourtant les mêmes : il y a eu d’importantes pertes d’emplois.

Les abonnés aux bulletins d’information de RH Tourisme Canada reçoivent, sur une base mensuelle, des prévisions sur l’emploi et le chômage pour chaque sous-secteur du tourisme et province. Pour vous inscrire, cliquez ici.

Vous pouvez aussi consulter les données détaillées de l’EPA par professions et régions dans l’outil Rapid reSearch, accessible sur le site emerit.ca. Créez un compte pour avoir accès à toutes les données.


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 Financé par le Gouvernement du Canada par le biais du Programme d’appui aux initiatives sectorielles.

Les opinions et interprétations contenues dans cette publication sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.

Source : Adapté de Statistique Canada, Enquête sur la population active (EPA). Cela ne constitue pas une approbation de ce produit par Statistique Canada.

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