En 2023, le secteur du tourisme évolue toujours en dents de scie et tente de se remettre des trois dernières années, qui ont été marquées par des répercussions importantes de la pandémie de COVID‑19.

Afin d’évaluer les besoins du marché du travail à la suite de la pandémie, de même que pour recueillir des renseignements qui contribueront à soutenir la reprise du secteur touristique, RH Tourisme Canada a mené un sondage sur l’intelligence d’affaires grâce à du financement d’Emploi et Développement social Canada (EDSC). Cette recherche est le deuxième volet de données d’une série de cinq, données qui seront recueillies jusqu’en 2024 afin d’observer les changements
et/ou de mesurer les tendances sur le marché du travail pendant et après la pandémie.

En tout, 342 entreprises ont répondu à un sondage téléphonique.

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Points saillants de la comparaison (janvier 2023 par rapport à septembre 2022)

Dans l’ensemble, un moins grand nombre d’entreprises touristiques ont des d’emplois vacants (37 % par rapport à 46 %). Plus précisément, il y a moins d’emplois vacants en hébergement (35 % par rapport à 50 %) et en loisirs et divertissements (32 % par rapport à 44 %). Les entreprises du sous-secteur des services de voyages signalent une augmentation considérable du nombre d’emplois vacants (67 % par rapport à 42 %).

Dans l’ensemble, les difficultés liées au recrutement ont sensiblement diminué (56 % par rapport à 64 %). Cependant, le personnel de supervision de première ligne dans le sous-secteur de l’hébergement (31 % par rapport à 18 %), les barmans/barmaids dans le sous-secteur de la restauration (74 % par rapport à 44 %), et le personnel de supervision de première ligne dans le sous-secteur des loisirs et divertissements (27 % par rapport à 14 %) sont considérablement plus difficiles à recruter et à retenir maintenant par rapport à septembre dernier.

En ce qui a trait aux stratégies de rétention, les entreprises sont moins susceptibles d’offrir une plus grande flexibilité aux travailleurs (13 % par rapport à 25 %), d’instaurer une culture d’équilibre travail/vie personnelle (9 % par rapport à 22 %) ou de créer un milieu de travail plus inclusif pour les employés sous-représentés (5 % par rapport à 15 %) pour réduire le nombre d’emplois vacants.

Un moins grand nombre d’entreprises envisagent de réduire leurs heures d’ouverture (20 % par rapport à 39 %).

Un nombre considérablement moins élevé d’entreprises a indiqué que le commerce électronique a amélioré leurs conditions d’affaires (40 % par rapport à 60 %).

En ce qui concerne les défis commerciaux rencontrés au cours des quatre derniers mois, beaucoup moins d’entreprises sont actuellement confrontées à des problèmes liés à la main-d’œuvre (49 % par rapport à 62 %) et à des règlements et restrictions imposées par les gouvernements en raison de la COVID-19 (19 % par rapport à 29 %). Un nombre sensiblement plus élevé d’entreprises du sous-secteur de l’hébergement doivent composer avec des activités de marketing ou promotionnelles inadéquates (23 % par rapport à 13 %), tandis que moins d’entreprises du sous-secteur des services de voyages font face à des difficultés financières (21 % par rapport à 60 %) et à un manque de stabilité du financement gouvernemental (17 % par rapport à 42 %).

Il est maintenant beaucoup plus facile d’avoir accès à du financement (8 % par rapport à 16 %).

Beaucoup plus d’entreprises croient que leur nombre d’employés augmentera au cours des quatre (4) prochains mois (45 % par rapport à 34 %). Toutefois, en ce qui concerne les entreprises qui embauchent davantage d’employés, le pourcentage de personnes qui affirment qu’il y a un nombre insuffisant de travailleurs qualifiés pour répondre à leurs besoins en matière de dotation n’a pas vraiment changé.

Le recours à des pratiques de recrutement ciblées et les groupes ciblés demeurent sensiblement le même.

Le nombre d’entreprises qui offrent de nouveaux types de produits ou de services est demeuré constant entre septembre 2022 et janvier 2023, tout comme les répercussions de ces produits ou services.

Conditions d’exploitation actuelles des entreprises touristiques

Parmi les entreprises interrogées, 36 % représentent le sous-secteur des loisirs et divertissements; 33 % d’entre elles sont dans le sous-secteur de l’hébergement; 12 % d’entre elles offrent des services de restauration, 9 % sont dans le sous-secteur du transport, et enfin, 7 % d’entre elles œuvrent dans les services de voyages. Les deux tiers (66 %) des entreprises ont repris entièrement leurs activités sans limitation ou restriction. Les entreprises exploitées en Ontario signalent devoir composer avec des restrictions dans une plus grande proportion.

15 % d’entre elles n’ont pas d’employés payés et la majorité des entreprises comptent entre 1 et 19 employés (64 %). 70 % des entreprises sont en activité toute l’année, et celles qui sont en activité sur une base saisonnière sont principalement exploitées en été (89 %), en automne (58 %) et au printemps (54 %).

Près des deux tiers (64 %) d’entre elles sont des entreprises à propriétaire exploitant, et 68 % affirment être en activité depuis plus de 20 ans. 46 % des entreprises indiquent avoir un revenu annuel brut de moins de 500 000 $. Un tiers (33 %) des entreprises indiquent que leurs activités sont menées en région rurale ou éloignée, et plus d’un quart des entreprises affirment mener leurs activités dans un petit centre de population (27 %).

Recrutement et rétention

Près de deux entreprises interrogées sur cinq (37 %) ont actuellement des emplois vacants; cette conclusion était cohérente dans l’ensemble des industries. En moyenne, les entreprises ayant des emplois vacants affichent quatre emplois vacants dans leur entreprise. Les entreprises des sous-secteurs du transport et de la restauration indiquent avoir en moyenne cinq emplois vacants.

56 % de toutes les entreprises ont de la difficulté à recruter des travailleurs. Seulement 36 % d’entre elles éprouvent des problèmes liés à la rétention. Les problèmes les plus importants en matière de recrutement et de rétention dans chaque sous-secteur sont pour les postes suivants :

  • Hébergement – Entretien ménager (71 %)
  • Restauration – Barmans/barmaids (74 %)
  • Loisirs et divertissements – Représentants du service à la clientèle et ventes (38 %)
  • Transport – Chauffeurs (67 %)
  • Services de voyages – Agents de voyages (56 %)

En ce qui concerne les stratégies de recrutement, les entreprises indiquent avoir accentué leurs efforts de recrutement (39 %) et avoir recours au bouche-à-oreille (25 %) pour pourvoir leurs emplois vacants. En ce qui a trait aux stratégies de rétention, les entreprises ont amélioré les salaires, les avantages sociaux, les primes, les mesures incitatives, etc. (50 %), ont offert davantage de flexibilité à leurs employés (13 %), de même que des possibilités d’avancement professionnel supplémentaires (12 %).

Moins d’un cinquième (18 %) des entreprises ont recours à des pratiques de recrutement ciblées pour embaucher des personnes membres de groupes en quête d’équité. Les groupes recherchés comprennent les Autochtones (43 %), les membres de minorités visibles (41 %) et les personnes handicapées (30 %). La majorité (83 %) des entreprises ne font appel à aucun programme d’immigration pour recruter des travailleurs; toutefois, 44 % des entreprises indiquent qu’elles envisageraient d’avoir recours à des programmes étudiants internationaux pour combler leurs futurs besoins en matière de recrutement, 41 % envisageraient d’embaucher des travailleurs étrangers temporaires et 40 % envisageraient de passer par le programme Expérience internationale Canada.

Comparaison avec l’exercice précédent

54 % des entreprises indiquent que leurs conditions d’affaires actuelles se sont améliorées par rapport à celles de l’été 2021, les entreprises de l’industrie des services de voyages ayant connu la plus grande amélioration (71 %). En ce qui concerne les entreprises dont les conditions d’affaires se sont détériorées, 22 % d’entre elles envisagent de réduire l’embauche et les heures d’ouverture (20 %).

26 % des entreprises signalent avoir offert de nouveaux types de produits ou de services en 2022. Parmi les entreprises qui ont offert de nouveaux types de produits et services, 19 % ont vu leurs profits et leurs revenus augmenter et 17 % ont attiré de nouveaux clients. 12 % des entreprises ont offert des produits et services par l’entremise d’Internet pour la première fois en 2022, et 40 % d’entre elles ont indiqué que leurs conditions d’affaires se sont par conséquent améliorées.

Un quart (26 %) des entreprises offriront de nouveaux types de produits au cours des prochains mois. Parmi celles qui n’avaient jamais offert de produits sur Internet, 7 % indiquent qu’elles offriront de nouveaux types de produits sur Internet pour la première fois au cours des prochains mois.

À l’heure actuelle, 70 % des entreprises font face à une forme quelconque de défi commercial. Les défis les plus répandus à l’heure actuelle comprennent l’augmentation des coûts de production (non liés à la main-d’œuvre) (47 %), une mauvaise conjoncture économique au Canada (32 %) et des enjeux liés à la main-d’œuvre (29 %). De même, au cours des quatre derniers mois, les entreprises ont été confrontées à l’augmentation des coûts de production (non liés à la main-d’œuvre) (25 %) et à des enjeux liés à la main-d’œuvre (21 %). Parmi les entreprises qui sont confrontées à des problèmes liés à la main-d’œuvre depuis quatre mois et qui le sont toujours, 54 % conviennent que la difficulté à trouver des employés qualifiés et fiables et la pénurie de travailleurs qualifiés à l’échelle locale (38 %) ont eu une incidence importante sur leur entreprise.

Près de la moitié (45 %) d’entre elles prévoient d’embaucher des employés supplémentaires au cours des quatre prochains mois. Cela est principalement attribuable à une augmentation du nombre de visiteurs qui viennent dans leur région et à l’accroissement du nombre d’événements ou de produits touristiques dans leur région. Cependant, parmi les entreprises qui embaucheront des employés supplémentaires, 61 % affirment que le nombre de travailleurs qualifiés disponibles est insuffisant pour combler leurs besoins en matière d’embauche.

Formation des employés

Comparativement à 2021, la majorité affirme que tous les facteurs liés aux procédures de formation des employés sont demeurés les mêmes dans leur entreprise. Seulement 25 % des entreprises affirment que la quantité globale de formations offertes aux employés et le nombre d’heures que les gestionnaires et les superviseurs passent en formation (24 %) ont augmenté par rapport à 2021.

Les entreprises signalent que la formation des employés a eu une importante incidence sur la satisfaction des clients (28 %) ainsi que sur celle des employés (26 %). 69 % et 62 % des entreprises indiquent avoir la capacité (dans une certaine ou une grande mesure) d’offrir des formations au personnel de première ligne et au personnel de supervision, respectivement.

Renseignements stratégiques

Les entreprises du secteur du tourisme continuent à être préoccupées par le recrutement d’employés. Les entreprises qui sont en croissance expriment une inquiétude quant au nombre de travailleurs qualifiés, qui est insuffisant pour combler à leurs besoins en matière d’embauche. De plus, la conjoncture économique du Canada devient de plus en plus préoccupante. Il semblerait que les entreprises ont l’impression que le secteur du tourisme est frappé par une pénurie de main-d’œuvre.

Avec le relâchement des restrictions et compte tenu du fait que le pic de la pandémie est derrière nous, les entreprises s’attendent à une augmentation du nombre d’événements et de visiteurs dans leur région. Il sera nécessaire de recruter de nouveaux employés en tourisme pour remplir les rôles affichant la plus forte demande dans ce secteur. Notamment, la pénurie de main-d’œuvre est sensiblement plus importante en ce qui concerne les préposés à l’entretien ménager, les barmans/barmaids et les chauffeurs et les entreprises ont de la difficulté à recruter des personnes qui possèdent les compétences nécessaires. 

Les exploitants d’entreprises de tourisme devront intensifier le recrutement de talents locaux s’ils veulent pourvoir les emplois vacants, et ils devraient envisager de recourir à des techniques de marketing plus agressives pour accroître la notoriété du secteur et des occasions d’emploi qu’il offre. De plus, il est possible de faire connaître aux membres de l’industrie les différents programmes de recrutement d’employés qui leur sont actuellement offerts, notamment les programmes d’immigration.

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Les opinions et interprétations présentées dans ce document sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.

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